Action

Tous à Albi le 14 novembre pour défendre l'agriculture !

Le gang des panneaux est démasqué ! Les agriculteurs de la FDSEA du Tarn et des Jeunes Agriculteurs en sont les auteurs et ont voulu imager leur slogan “on marche sur la tête”, en amont d’une manifestation prévue le mardi 14 novembre à Albi. GNR, planification écologique, hausse des charges… Les agriculteurs ne s’en sortent plus et n’en peuvent plus des décisions prises au sommet de l’Etat. Il est temps pour eux d’agir et d’exprimer leur mécontentement.

Ils ont dit...

Christophe Rieunau, secrétaire général de la FDSEA 81 : “Depuis trop longtemps dans ce pays, quand on parle du sujet agricole, on marche sur la tête car on accumule des normes, interdictions et restrictions et on ne s'assure jamais de la capacité que l’on a sur nos fermes pour les mettre en place, on ne s’assure jamais des solutions qu’il nous reste derrière pour continuer à produire et du coût que cela représente. On remet aussi en cause les mécanismes qui nous protègent nous, les producteurs, dans les négociations commerciales. C’est un affront de voir sur les plateaux télé les patrons de grandes surfaces se justifier de la pression qu’ils mettent sur nos têtes en voulant sauver le pouvoir d’achat alors que tout est fait dans leur magasin pour pousser à l’ultra consommation. Nos fermes, on ne peut pas les délocaliser et vendre au juste prix, c’est bien plus que du pouvoir d’achat. On ne peut pas en permanence nous demander de monter en gamme et ne pas prendre en compte la question des revenus. On marche sur la tête car on signe des accords commerciaux qui nous permettent d’importer des produits qui ne correspondent en rien à nos règles de production.”

Cédric Vaute, secrétaire général de la FDSEA 81 : “Notre action traduit un mal être et une incompréhension permanente dans notre métier. On nous promet pleins de choses mais tout est fait à l’envers. On a plusieurs points de désaccord. D’abord sur le GNR, où on nous demande d’en consommer moins en nous taxant plus. Mais on a pas les solutions pour s’en passer. Les tracteurs électriques, ça n’existe pas. La RPD (redevance pour pollution diffuse) a également fortement augmenté et pareil, on a pas de solutions derrière. La Loi Egalim, qui était censée nous permettre de vivre décemment de notre métier, est sans cesse décriée par les GMS et construite à l’envers. On devrait d’abord se préoccuper du prix payé à l’agriculteur avant de décider le prix de vente final en magasin. Pleins de choses qui font qu’aujourd’hui on arrive plus à produire. C’est pour cela qu’on a souhaité se mobiliser, d’abord via une action symbolique en retournant les panneaux, pour montrer qu’on est attaché à nos territoires, puis avec la manifestation du 14 novembre.”

Nicolas Semenou, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs 81 : “Les agriculteurs sont arrivés à bout, un ras le bol général se fait sentir. La surcharge administrative et réglementaire crée un climat anxiogène pour les agriculteurs. Nous sommes frappés de toute part par des augmentations, des taxes (hausse TICPE, RPD, redevance irrigation….) alors que nos prix de vente restent inchangés. Cela impacte fortement les trésoreries de nos exploitations et nos revenus. Or, nous ne pouvons pas faire de transition sans revenus. Au moment même où nous parlons de transition écologique du monde agricole, elle ne peut pas se faire sans solutions concrètes, pérennes et viables pour nos exploitations afin d’envisager un avenir serein. Il est primordial pour nous de défendre notre métier pour continuer à installer durablement des jeunes demain.”

Lionel Aussenac, secrétaire général adjoint des Jeunes Agriculteurs 81 : “Les taxes phytosanitaires et les tâches administratives sont trop importantes pour nos exploitations. On nous impose des normes supplémentaires, toujours plus contradictoires les unes que les autres. A force de nous dire tout et son contraire, on marche sur la tête. En tant qu’agriculteur, il faut qu’on mette la pression sur les GMS pour les négociations commerciales à venir. La charge la plus importante pour un agriculteur est le GNR (Gazoil Non Routier) et aujourd’hui, à cause des taxes supplémentaires, nous ne pouvons pas nous y retrouver convenablement. Nos trésoreries étant déjà fragiles, ces taxes viennent accentuer la fragilité de nos trésoreries. Il est urgent de trouver des solutions, car les agriculteurs ne sont pas des variables d’ajustement.” n