Sanitaire
Ce qu'il faut savoir sur la dermatose nodulaire contagieuse
Le virus DNC affecte les bovins mais pas les petits ruminants. Des premiers cas sont apparus en France récemment.
Le virus DNC affecte les bovins mais pas les petits ruminants. Des premiers cas sont apparus en France récemment.

Le 29 juin 2025, et pour la première fois en France, un foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) a été confirmé. C'est dans un élevage bovin laitier de Savoie. A ce jour, 3 autres foyers ont été découverts, tous dans la même commune de Savoie. Conformément au règlement européen, une zone réglementée a été établie dans un rayon de 50 km autour de ces foyers. Les départements de la Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère ont une partie de leurs communes en zone de restriction. Des foyers ont également été déclarés en Italie : un en Lombardie (province de Mantoue) et 9 en Sardaigne. La mise en place d'une zone réglementée autour des foyers entraîne des restrictions aux mouvements des animaux des espèces sensibles à la DNC (bovins, zébus et buffles) au sein de la zone réglementée et aussi à partir et à destination de cette zone.
Sauf si le transport implique un passage par une zone réglementée, aucune restriction de mouvement en lien avec la DNC, ne s'applique aux animaux détenus en dehors de la zone réglementée et destinés à une zone non réglementée. Ceci est vrai sur le territoire français et pour tout échange au sein de l'UE. Par contre, tous les mouvements de bovins de la zone indemne vers la zone réglementée pour élevage/engraissement sont interdits.
Pour les échanges avec les pays tiers (hors UE), ce sont des décisions Etat par Etat.
La DNC est due à un virus qui affecte les bovins, les zébus et les buffles d’eau mais pas les petits ruminants (ovins, caprins). Elle n’est pas transmissible à l’homme, ni de l'animal à l'homme, ni via la consommation de produits issus de ces animaux. C'est une maladie vectorielle, transmise par certaines espèces d'insectes hématophages, en particulier les stomoxes (mouches piqueuses). Elle se traduit par des signes généraux (fièvre, abattement, perte d'appétit), et des nodules de 0,5 à 5 cm de diamètre sur le corps mais aussi sur les organes internes, pouvant entraîner la mort de l'animal. Elle est fortement préjudiciable à la santé des bovins et occasionne des pertes importantes de production.
Au sens du droit européen, elle est catégorisée à déclaration et éradication obligatoires. La déclaration se réalise auprès du vétérinaire sanitaire de l'élevage. Les élevages foyers font l'objet d'un dépeuplement. Nous recommandons aux éleveurs la plus grande vigilance : une détection précoce est essentielle pour limiter la diffusion du virus.
Suivez les évolutions de la maladie sous www.elevage-tarn.fr
À destination des éleveurs
> Comment se manifeste la maladie ?
La période d'incubation de la DNC varie entre 4 à 14 jours, pouvant aller jusqu’à un mois. A l’issue de cette période d’incubation, plusieurs signes généraux peuvent apparaître :
• Fièvre pouvant atteindre 41°C ;
• Abattement ;
• Anorexie ;
• Chute de lactation ;
• Hypertrophie des ganglions lymphatiques ;
• Nodules sur la peau, les muqueuses, les membranes et les organes internes.
Ces symptômes peuvent entraîner la mort des animaux.
> Comment la repérer et que faire en cas de suspicion ?
Les éleveurs doivent surveiller quotidiennement l’état de santé des animaux et alerter immédiatement leur vétérinaire sanitaire en cas de suspicion. Dans ce cas, le vétérinaire déclarera la suspicion à la DD(ETS)PP et pourra réaliser des prélèvements sur les animaux. Des mesures conservatoires telles que l’isolement des animaux malades, l’interdiction de mouvements et le renforcement de la biosécurité devront être appliquées.
Il a dit...
Cyril Bousquet, co-secrétaire général et président de la section bovins lait de la FDSEA : "La dermatose nodulaire contagieuse est un nouveau coup dur pour les éleveurs bovins, déjà fragilisés par des crises successives. On ne peut pas laisser les agriculteurs seuls face à cette épreuve. Il faut que l’État réponde présent, et vite face à la détresse des éleveurs. Au-delà des pertes économiques, il ne faut pas sous-estimer le choc psychologique que représente l’arrivée d’une nouvelle maladie dans les élevages. Quand on voit ses animaux atteints qui doivent être abattus, c’est un vrai traumatisme, on craint pour la suite de son activité d’élevage qu’on n’est pas sûr de remonter. On attend une gestion anticipée et structurée de cette crise. On ne peut pas se contenter de réagir dans l’urgence. Il faut des mesures claires, un accompagnement technique et humain, et surtout une vraie stratégie. Et pour les éleveurs qui le souhaitent, l’accès au vaccin doit être immédiat et facilité, avec un appui logistique et financier. On ne peut pas se permettre de perdre du temps."