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Le nouveau préfet était attendu sur le terrain par la profession agricole

Mardi 4 octobre, la Chambre d'agriculture avait invité le nouveau préfet du Tarn à visiter deux exploitations de polyculture-élevage concernées par la révision des zones défavorisée simples.

L'incompréhension restera un mot fort de ce mardi 4 octobre. La chambre d'agriculture, en collaboration avec la FDSEA et Jeunes Agriculteurs du Tarn, avait invité le nouveau préfet du Tarn, Jean-Michel Mougard à visiter deux exploitations tarnaises en polyculture-élevage. Objectif: lui faire prendre conscience des conséquences négatives de la révision des zones défavorisées simples dans le département. Plusieurs agriculteurs ont suivi ces visites, ainsi que la DDT et de nombreux élus locaux. Il est clair que le sujet préoccupe. Sur les 94 communes du Tarn qui seraient exclues de cette nouvelle zone défavorisée, il y a des régions de coteaux, dans lesquelles l'élevage est encore très présent. «Le zonage tel qu'il a été présenté le 22 septembre ferait encore plus reculer l'élevage dans des secteurs où l'équilibre entre grandes cultures et élevage est déjà fragile» souligne Philippe Jougla, le président de la FDSEA du Tarn.

Effectivement, le classement en zone défavorisée simple permet l'accès à plusieurs aides qui pèsent lourd dans le revenu des éleveurs : l'ICHN, aide annuelle touchées par les élevages de la zone, mais aussi la bonification sur les aides à l'investissement pour la modernisation des bâtiments d'élevage, la plus-value sur la DJA ou encore la bonification de taux des emprunts JA. Au total, une perte sur 5 ans estimée à 10 millions d'€ de soutien direct et 1,2 million d'€ par le biais du soutien à l'investissement. L'impact économique sur les élevages et, derrière, sur l'économie des territoires ruraux est considérable. «Nous tenions à vous rencontrer monsieur le préfet, pour vous alerter sur ce sujet» explique Jean-Claude Huc, président de la Chambre d'agriculture. «Il faut absolument que l'on travaille, tous ensemble, profession agricole et services de l'Etat, afin de trouver les arguments pour garder la zone défavorisée simple et les soutiens qui s'y rattachent sur notre département.»

Et rien de mieux pour convaincre Jean-Michel Mougard, que d'échanger avec les premiers concernés. L'après-midi a démarré chez messieurs Alousque et Bezes, le Gaec Veaux-Vaches, à Cadalen. Cette exploitation bovin viande compte 4 associés, 90 mères blondes d'Aquitaine et un peu plus de 200 ha de SAU. Tous les animaux sont commercialisés en vente directe. Sur cet élevage, l'ICHN représente près de 40% du revenu disponible. La perte de cette aide directe serait terrible. «Clairement, cela remettrait en cause l'installation de l'épouse de l'un des associés que nous étudions actuellement. La baisse de revenu et des aides à l'installation nous empêcheraient de mener ce projet à terme.» L'occasion aussi, pour le préfet, de voir de ses propres yeux le faible potentiel que peuvent avoir les parcelles en coteaux de l'exploitation. «Sur ces zones, la même structure sans élevage ne peut pas dégager le même revenu» souligne Christian Galzin, le président de la Maison de l'élevage. «La perte d'élevages, c'est de la perte de valeur économique sur les exploitations mais aussi de la perte d'emplois sur nos secteurs.»

Deuxième visite de la journée, à Saint-Germain-des-Près, au Gaec Mas de Guilhoume. Sylvie et Frédéric Razous gèrent un troupeau d'environ 70 mères blondes d'Aquitaine et une SAU de 75 ha sur lesquels ils cultivent un peu d'ail et de maïs semences. A la création du Gaec en avril 2016, ils se sont lancés dans production de veaux du Lauragais sous label. «L'ICHN, sur notre exploitation, c'est 40% de notre revenu. Nous avons des projets, mais quand on sollicite la banque, on nous répond : «tu ne sais pas ce que tu seras demain, je ne te prête pas !». Nous avons un fils en terminale bac pro en lycée agricole. Il souhaite s'installer. Mais nous nous posons vraiment la question : quel avenir pour notre fils dans ce métier ?!?» Là encore, le préfet a pu mesurer les contraintes du parcellaire en coteaux. «Chez nous, comme sur tous les élevages voisins, beaucoup de nos surfaces ne peuvent pas être travaillées. Elles ne peuvent être utilisées que pour l'élevage. Nous ne pouvons pas être considérés comme une zone de plaine, c'est complètement injuste !»

S. Lenoble

 

 

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