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Méthanisation territoriale partagée : un projet se lance à Puylaurens !

Valorem et Arterris organisaient ce lundi 15 juin à Puylaurens, une réunion publique pour les agriculteurs, sur le projet de création d'une unité collective de méthanisation. Le point sur la démarche.

Chez nos voisins européens, près de 6 000 stations de méthanisation sont déjà opérationnelles, comme celle-ci, en Basse Saxe (Allemagne).
Chez nos voisins européens, près de 6 000 stations de méthanisation sont déjà opérationnelles, comme celle-ci, en Basse Saxe (Allemagne).
© C. Gérard - Réussir

Lundi 15 juin, une vingtaine d'agriculteurs et d'élus locaux étaient réunis à Puylaurens pour une réunion d'information sur le projet de méthanisation territoriale partagée (MTP). Derrière cette appellation un peu compliquée, deux structures, Valorem et Arterris, souhaitent en fait valoriser les déchets de l'industrie agroalimentaire, les effluents d'élevage et d'autres matières fermentescibles par le biais d'une fermentation anaérobie : c'est la méthanisation.
Un projet auquel tient tout particulièrement Anne Laperrouze, maire de la commune. "Je suis personnellement très attachée au développement de l'utilisation d'énergies renouvelables. Par rapport à ses voisins du Nord et de l'Est, la France est très en retard sur ces questions. A Puylaurens, nous ne sommes pas très grands, mais nous le sommes suffisamment pour être innovants. Et puis, cette unité s'inscrirait dans toute la chaîne agroalimentaire que nous avons déjà sur place. J'aimerais vraiment que ce projet aboutisse !"
D'après les premières informations dont dispose la société Valorem, les gisements de déchets pour l'unité de MTP de Puylaurens pourraient avoisiner les 18 000 tonnes. Le gisement agricole représenterait 70% de ce total. L'autre partie, le gisement agroalimentaire, serait constituée des déchets de l'abattoir, des ateliers de découpe, des déchets de silos, etc. Reste maintenant à convaincre les agriculteurs d'adhérer au projet. Dans les prochaines semaines, Valorem et Arterris comptent rencontrer plusieurs exploitants sur un rayon de 7 à 10km autour de la commune pour leur présenter le projet et savoir s'ils sont partants ou non.
Les intérêts pour les agriculteurs peuvent être nombreux. Il y a d'abord les retours directs. Après passage dans le digesteur, la méthanisation de la matière organique aboutit à deux produits : le biogaz et le digestat. Le digestat, riche en azote et en phosphore, peut être réutilisé par les agriculteurs comme fertilisant. Quant au biogaz, sa combustion en moteur-cogénérateur, génère de l'électricité et de la chaleur. L'électricité, injectée sur le réseau, peut amener un revenu supplémentaire à l'agriculteur. La chaleur peut, elle, être utilisée de différentes façons. On peut envisager de l'utiliser pour du chauffage collectif, pour des process industriels ou à destination plus agricole, pour chauffer des serres, sécher des fourrages, etc.

Avantages collatéraux

Comme souvent dans la valorisation des énergies renouvelables, les retours sur investissements sont assez longs... et souvent modestes. Cependant l'implantation d'une unité de MTP peut avoir pour les éleveurs pas mal d'"avantages collatéraux". Qui dit apport des effluents d'élevage, dit moins de problème de stockage des fumiers et des lisiers... moins de manutention... pas de plan d'épandage à gérer... moins de travail !
Il y a enfin l'intérêt d'intégrer une démarche de développement durable. Le bilan énergétique d'une unité de méthanisation est très positif : elle restitue au moins 5 fois l'énergie consommée pour sa production et permet une réduction de 80% en moyenne des émissions de gaz à effet de serre. Sur un tel projet, les impacts sont aussi d'ordre économique et social : des emplois peuvent être créés pour le fonctionnement de l'unité, la démarche peut impulser une vraie dynamique de territoire entre de nombreux acteurs locaux...

Un projet viable

En ce qui concerne la rentabilité du projet, plusieurs éléments devraient rassurer les exploitants du secteur. Déjà, Valorem et Arterris réaliseraient les investissements de fonds nécessaires au lancement du projet. Ensuite, le tarif de rachat d'électricité garanti sur 15 ans permet le financement de l'unité. Des subventions viendront enfin en complément.
La dimension "partagée" du projet est aussi un élément important pour Valorem. La démarche prévoit en effet une distribution de parts aux apporteurs de déchets, au prorata du pouvoir méthanogène des déchets qu'ils fournissent. Un moyen aussi pour les acteurs du projet de s'approprier réellement l'outil. La société s'appuie enfin sur l'expertise de l'association Solagro et affiche ce partenariat comme caution technique du projet.
A la différence des autres projets autour des énergies renouvelables, la MTP est un véritable projet de filière, puisque l'énergie ne vient pas toute seule au transformateur, il faut des apporteurs. En France, la démarche en est vraiment à ses débuts : une seule unité collective fonctionne aujourd'hui. Pour sa part, Valorem suit actuellement 5 autres projets. Tout est à structurer, mais 6000 installations tournent déjà en Europe. Pourquoi pas chez nous ?

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