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Blocage de Lespinasse : «N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas»

Les FDSEA et JA d’Occitanie ont bloqué le dépôt de carburant de Lespinasse au nord de l’agglomération toulousaine de dimanche soir à mercredi midi.

«Incohérences», «contradictions», «hypocrisie»… À l’image des prix qui s’envolent à la pompe, ce sont les noms d’oiseaux qui ont volé à destination du gouvernement à l’occasion du blocage du dépôt de carburant de Lespinasse, au nord de l’agglomération toulousaine. Depuis dimanche soir, les FDSEA et JA de toute l’Occitanie se sont relayées pour empêcher ce site stratégique de tourner. Les syndicats du Tarn, de la Haute-Garonne, de l’Hérault et de l’Ariège ont mis le barrage en place, avant d’être relevés sur le piquet par le Gers, le Lot et les Hautes-Pyrénées, eux-mêmes remplacés par l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne, le Lot-et-Garonne, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.

«Cette action régionale s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation nationale», rappelle Philippe Jougla, président de la FRSEA Occitanie et de la FDSEA du Tarn. «Quatorze raffineries et dépôts de carburant sont bloqués en France par 3 000 agriculteurs qui ne supportent plus les incohérences du gouvernement et du président de la République, abonde Jérôme Despey, secrétaire générale de la FNSEA et viticulteur dans l’Hérault. On fait monter en gamme notre agriculture pour mieux répondre aux attentes sociétales, ce qui se traduit par des charges supplémentaires, et en même temps, on assiste à des distorsions de concurrence avec les accords de libre-échange (Ceta et Mercosur), qui nous font importer de la viande, du vin, des fruits et légumes ou de l’éthanol, produits dans des conditions complètement différentes des nôtres. On ne peut pas l’accepter !»

C’est pour gommer toutes ces incohérences que les agriculteurs se sont mobilisés, malgré une météo épouvantable qui a déjà sérieusement retardé le calendrier des travaux sur les exploitations. Ils attendent donc un geste du gouvernement. «Si on n’obtient pas de réponse de sa part d’ici mercredi, on reconduira le mouvement, annonce Jérôme Despey. Les consommateurs sont avec nous. La France doit assumer ses responsabilités et ne pas se défausser sur l’Europe.»

À l’issue de la rencontre avec le ministre de l’Agriculture dans la nuit de mardi à mercredi, la FNSEA et les JA ont appelé à cesser les blocages à travers toute la France. La consigne nationale a été respectée et le barrage de Lespinasse a été levé ce mercredi à 13 h.

D. Monnery

 

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L’agriculture est un secteur stratégique

Trois questions à Philipe Jougla, président de la FDSEA du Tarn et de la FRSEA Occitanie.

Quel est le but de ce blocage ?

«Le but est d’instaurer un rapport de force avec le gouvernement pour lui rappeler que l’agriculture est un secteur stratégique pour la France. Comme tout ce qui est naturel, l’agriculture mêle le haut et le bas de gamme. Pour faire de l’entrecôte, par exemple, il faut aussi du collier. On peut avoir des millésimes exceptionnels et des années plus compliquées. C’est l’intérêt de l’agriculture d’avoir une variabilité de produits. Il faut que la France soit sur tous les tableaux.»

Cela veut dire distinguer les productions destinées à l’export de celles réservées au marché intérieur ?

«On est d’accord sur le fait d’arrêter d’exporter des poulets bas de gamme vers l’Arabie Saoudite. Mais il faut que nous soyons capables d’exporter notre agriculture vertueuse. Pour cela, il faut jouer la carte de la montée en gamme et chasser en meute. Mais parallèlement il ne faut pas laisser entrer sur le marché intérieur des produits qu’on pourrait produire dans de meilleures conditions.»

Les États généraux de l’alimentation, c’était de l’enfumage selon vous ?

«C’était la volonté politique de la majorité nouvellement élue, on s’est inscrit dans cette légitimité là. On a plutôt obtenu des arbitrages dans notre sens, à l’exception des rabais de morte saison sur les produits phytosanitaires. Sur le reste, on y retrouve nos billes. Cela ne veut pas dire que nous allons retrouver de la rentabilité du jour au lendemain, mais l’orientation est là.»

Propos recueillis par D. Mo.

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