Des échanges pour tout savoir sur la confusion sexuelle
Retour sur la demi-journée d’échanges organisée par la Chambre d’agriculture du Tarn, qui a réuni une cinquantaine de personnes au Château Lastours, vendredi 23 novembre.

Le 23 novembre a eu lieu, au Château Lastours, une demi-journée d'échanges qui a réuni une cinquantaine de personnes (techniciens et viticulteurs) autour du thème de la confusion sexuelle contre les vers de la grappe en viticulture.
Cette technique dont le nom peut prêter à sourire est une méthode alternative aux insecticides. Son principe est simple : empêcher les papillons mâles et femelles de se rencontrer afin qu'aucune chenille issue de ces accouplements ne puisse venir grignoter les raisins. La mise en œuvre est, elle, plus complexe : il faut mettre en place des diffuseurs de phéromones dans les vignes selon un plan précis, afin que les papillons mâles et femelles ne puissent plus se localiser. De plus, c'est une technique collective qui impose, pour une meilleure réussite, à collaborer avec ses voisins viticulteurs.
Cette technique, de plus en plus répandue sur le vignoble de Gaillac, concerne en 2018, quasiment 1 200 ha. Mais elle soulève de nombreuses questions, notamment, suite à un millésime 2018 où les vers de la grappe ont été très présents ; d'où l'idée de cette demi-journée.
Cette réunion, animée par la Chambre d’agriculture du Tarn, a été souhaitée par l'ensemble des partenaires œuvrant dans le conseil technique sur le vignoble et est issue d'une étroite collaboration avec l'ensemble des techniciens. Cette rencontre a été construite essentiellement sur de l'échange de pratiques entre viticulteurs. Néanmoins, dans un premier temps, Virginie Viguès de la Chambre d’agriculture du Tarn, a expliqué les principes de base de la confusion sexuelle afin que l'ensemble des participants aient les mêmes connaissances.
TROIS TEMOIGNAGES
Ensuite, trois témoignages de viticulteurs se sont succédés : Francis Marre du Domaine Rotier, Jean-Paul Albert du Domaine Labarthe et enfin Laurent Caussé du Domaine Sarrabelle. Ces trois viticulteurs ont mis en place la confusion sexuelle dans leurs vignes depuis plus ou moins longtemps et avec des niveaux de réussite plus ou moins bons. Chacun a décrit ses motivations, ses péripéties, ses échecs et ses réussites, son organisation pour la mise en œuvre d'une technique particulière... Et à l'issue de ces trois présentations, la discussion s'est engagée de manière naturelle autour des questions du public. Ces questions ont été diverses et variées. Elles ont notamment porté sur la mise en œuvre pratique des diffuseurs (temps de pose, de dépose, les EPI...), la biologie des papillons, l'impact de la méthode sur la faune auxiliaire, l'observation des dégâts et le recours si nécessaires à un traitement certaines années, la taille des ilôts... Après une heure et demie d'échanges nourris, les trois facteurs de réussite de la mise en œuvre de cette technique ont été clairement identifiés :
• la réalisation d'ilôts confusés cohérents : la taille n'est pas le seul facteur déterminant, la présence de vignes non confusées à proximité est à prendre en compte
• le respect du plan de pose et de la date de pose des diffuseurs
• l'observation rigoureuse des parcelles tout au long de la campagne.
La réunion s'est terminée, comme le veut la tradition en viticulture, par une dégustation des vins du Château Lastours accompagnés d'un buffet Bienvenue à la Ferme, laissant présager un bel avenir à cette technique dans notre vignoble.
V. VIGUES (CA81)