Sanitaire
DNC : la campagne de vaccination lancée dans le Tarn
Après l’élargissement de la zone de vaccination obtenue par les syndicats, vétérinaires et éleveurs se mobilisent pour protéger l’ensemble des cheptels du département.
Après l’élargissement de la zone de vaccination obtenue par les syndicats, vétérinaires et éleveurs se mobilisent pour protéger l’ensemble des cheptels du département.
La demande intersyndicale de la profession agricole tarnaise a été entendue. Par communiqué de presse, le gouvernement annonçait la semaine dernière l'accélération de la vaccination des bovins contre la dermatose nodulaire, en rajoutant notamment le Tarn et l’Hérault pour de la vaccination préventive. Ainsi, en plus des 38 communes tarnaises concernées par le foyer de l’Aude*, tous les autres cheptels du département peuvent et doivent être vaccinés dès maintenant. Les doses ont été acheminées dans le Tarn en fin de semaine dernière et la vaccination a aussitôt démarré, mobilisant plus de 200 vétérinaires volontaires, retraités, en activité et étudiants. “Les éleveurs savent pourquoi on les appelle et nous disent qu’ils sont prêts. Il y a une peur qui est légitime face à cette maladie, on a besoin d’aller vite”, souligne l’éleveur-vétérinaire Olivier Valles, présent le 19 décembre au Gaec Delpas à Soual pour vacciner 210 bêtes, sous l’oeil attentif du préfet du Tarn, Simon Bertoux. “Les doses ne manqueront pas, l’enjeu est de vacciner le plus vite possible tous nos bovins, à la fois sur la zone réglementée et sur le reste du département”, précise-t-il. Le département compte plus de 120 000 bovins. Sur la zone réglementée des 38 communes, 15 000 bovins seront vaccinés d’ici le 31 décembre.
"Pouvoir vacciner, un vrai soulagement"
Plus au nord du département, au Gaec de Rabinelle à Teillet, la matinée enneigée se déroule à un rythme soutenu. Bloquées au cornadis, les bêtes attendent le passage de la vétérinaire venue en renfort du cabinet de Réalmont, pour répondre à la forte demande sur le terrain. Le geste est précis : une piqûre au niveau du cou, l’aiguille est changée, et on passe à la prochaine. En 1h30, 150 bovins ont été vaccinés, mobilisant plusieurs membres de la famille Soulet, propriétaire de l'exploitation, pour cocher les animaux vaccinés, aider pour changer les aiguilles et les doses ou aider à la contention. “Nos responsables ont travaillé pour obtenir l’élargissement de la zone de vaccination, on s’en satisfait. Pouvoir vacciner notre troupeau est un vrai soulagement, face aux conséquences de cette maladie. Maintenant, on va voir ce que sera la suite..”, tempèrent les éleveurs sur place. Car pour les animaux vaccinés, l’immunité n’est acquise qu’au bout de 21 jours, sans compter le délai d’incubation de 28 jours pour la maladie. “On poussera un ouf de soulagement qu’à la fin de ce délai-là.” Mais la vaccination a aussi des conséquences économiques importantes. Une fois vaccinés, les bovins ne peuvent aller qu’en direction de l’abattoir et l’export vers l’Italie et l’Espagne sont soumis à de nombreuses conditions. Toujours est-il que cette mobilisation rapide offre un espoir réel aux éleveurs face à la DNC. Reste désormais à attendre l’efficacité de la vaccination et à mesurer ses impacts sanitaires et économiques dans les semaines à venir.
*38 communes en zone réglementée : Aiguefonde, Albine, Anglès (partie sud délimitée au nord par la route D165), Arfons, Aussillon, Belleserre, Blan, Bout-du-Pont-de-Larn, Cahuzac, Les Cammazes, Caucalières, Dourgne, Durfort, Escoussens, Garrevaques, Labastide-Rouairoux, Labruguière, Lacabarède, Lagardiolle, Lempaut, Lescout, Massaguel, Mazamet, Palleville, Payrin-Augmontel, Pont-de-Larn, Rouairoux, Saint-Af frique-les-Montagnes, Saint-Amancet, Saint-Amans-Soult, Saint-Amans-Valtoret, Saint-Avit, Sauveterre, Sorèze, Soual, Verdalle, Le Vintrou, Viviers-lès-Montagnes.