Sanitaire
DNC : la vaccination pour stopper la maladie
Caractéristiques, conséquences, vaccination… Les dernières informations sur la maladie ont été présentées à des éleveurs tarnais inquiets.
Caractéristiques, conséquences, vaccination… Les dernières informations sur la maladie ont été présentées à des éleveurs tarnais inquiets.

Si la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) est encore loin de la région, l’inquiétude se fait ressentir dans la campagne tarnaise. Le GDS du Tarn, la Chambre d’agriculture et la DDETSPP organisaient en partenariat une réunion d’information à Albi le vendredi 25 juillet, pour informer et répondre aux questionnements des nombreux éleveurs présents. Les services de l’État et le GDS ont notamment présenté les caractéristiques et conséquences de la maladie sur les élevages bovins. Il existe plusieurs modes de transmission de la maladie mais le plus important reste la transmission vectorielle par des insectes piqueurs. En effet, après avoir piqué un bovin contaminé, les stomoxes et taons transportent le virus sur leurs pièces buccales (maximum 24h) et transmettent le virus à d’autres bovins, zébus ou buffles. La durée d’incubation est de 4 à 14 jours et peut aller jusqu’à 28 jours. Lorsque l’animal est infecté, des signes de fièvre, perte d'appétit, amaigrissement, nodules et lésions nécrotiques sur la peau peuvent apparaître. Les organes internes (tractus digestif et respiratoire) peuvent être touchés également. Les conséquences économiques sont également importantes, avec baisse de la production laitière ou impact sur les mouvements d’animaux... En effet, lors de l’apparition d’un foyer, une zone de protection se met en place 20 km autour du foyer, ainsi qu’une zone de surveillance dans un rayon de 50 km autour du foyer. Dans ces zones, il y a une surveillance renforcée ainsi qu’une limitation stricte des mouvements. De plus, tous les mouvements de bovins de la zone indemne vers la zone réglementée pour élevage/engraissement sont également interdits.
350 000 doses livrées
Au 29 juillet, le nombre de foyers détectés s’élevait à 47, répartis dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie. Pour stopper la propagation de la maladie, le Gouvernement a fait appel à la banque européenne et a lancé une campagne de vaccination, débutée le 19 juillet. 350 000 doses du vaccin, produit en Afrique du Sud, ont été livrées à la France. La stratégie vaccinale concerne l’ensemble des bovins, quel que soit leur âge, situés dans la zone réglementée, soit environ 310 000 bovins. Quatre départements sont concernés : Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère. La vaccination est obligatoire et intégralement prise en charge par l’État. Mais ce qui fait le plus débat pour les éleveurs, c’est l’obligation d’abattre l'entièreté du foyer (ensemble du lot d’animaux soumis au même risque, pas forcément le troupeau) lorsqu’une bête est contaminée. Tour à tour, les questions et remarques fusent dans la salle : “pourquoi on ne pourrait pas désinsectiser les bêtes saines plutôt que de les abattre ?”, “les indemnisations arrivent au bout de combien de temps ?”, “et le préjudice moral dans tout ça ?”, “lorsque l’on abat un troupeau, c’est tout un travail de sélection depuis des générations qui est anéanti…”. Sur le site du ministère de l’Agriculture, l’État justifie : “du fait des caractéristiques de cette maladie, l'éradication de la DNC n'est possible qu'en appliquant un dépeuplement total des bovins des foyers, en plus des mesures de limitation des mouvements et de biosécurité. Certains bovins, bien qu'infectés, peuvent ne pas exprimer de signes cliniques, et par conséquent, s'ils restent sur l'élevage, ils vont contribuer à la persistance et à la diffusion de la maladie.” La DDETSPP et le GDS ont également rappelé qu’en 2015 dans les Balkans, le dépeuplement total des foyers couplé à la vaccination des bovins avaient permis d’éradiquer la maladie dans la région. Dans un communiqué de presse du 21 juillet, le ministère annonce également le raccourcissement des délais de versement des premiers montants d’indemnisation, dans les jours suivant l’abattage, pour faire face à l’urgence. Des annonces qui ne rassurent guère les éleveurs, désireux de faire entendre leurs nombreuses inquiétudes face à la maladie. Ces derniers espèrent également que l’État saura faire preuve “d’une meilleure anticipation” à l’avenir face aux potentielles maladies qui pourraient arriver en Europe.