Sanitaire
FCO/MHE : point sur les vaccins et les foyers
Les éleveurs travaillent à protéger leurs troupeaux pour les mois à venir, avec parfois des difficultés, car les vaccins ne sont pas tous disponibles au moment même où l’on veut vacciner.
Les éleveurs travaillent à protéger leurs troupeaux pour les mois à venir, avec parfois des difficultés, car les vaccins ne sont pas tous disponibles au moment même où l’on veut vacciner.

L’État avait mis à disposition durant l’automne 2024 du vaccin FCO 3 gratuit pour les éleveurs ovins et bovins. Ce stock «Etat gratuit» fût épuisé le 17 janvier dernier. Depuis, les vaccins FCO 3 sont disponibles mais à la charge des éleveurs. A ce jour, il n’y a pas de problème d’approvisionnement pour ces vaccins. Il est à noter que la maladie a très largement progressé sur le territoire français en 2024 et que nous venons de détecter un premier foyer de FCO 3 dans l’ouest du Tarn. Il s’agit d’un petit veau naissant, ce qui signifie que l’infection a certainement eu lieu in utero et que la contamination de la vache a dû se faire en fin d’automne. Ce premier cas détecté signifie donc que la maladie est bien présente sur notre territoire et risque malheureusement de progresser dès que l’activité vectorielle reprendra. Il est donc primordial que nos troupeaux soient protégés face à cette maladie nouvelle dans le Tarn.
Des annonces de l'État concernant FCO 8 Ovins et FCO 1
Le 7 avril dernier, l’Etat annonçait dans un communiqué de presse qu’il lançait un marché public afin de mettre à disposition gratuitement en juillet 2025 :
- du vaccin FCO 8 pour les ovins uniquement (7 millions de doses seraient commandées pour la France),
- du vaccin FCO 1 pour anticiper la progression de la maladie présente en Espagne. Ces vaccins seraient pour les cheptels des départements suivants : Pyrénées-Atlantiques, Landes, Gers, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Aude et Pyrénées Orientales.
Ces vaccins seront à commander par les vétérinaires sanitaires cet été à la demande des éleveurs.
Concernant la MHE et FCO 8
La maladie MHE a touché de très nombreux élevages bovins du département en 2024 , avec beaucoup de pertes, directes et indirectes. Le vaccin Hepizovac®, commercialisé pour la première fois en septembre 2024 est reconnu pour les exports de bovins vers certains pays. Malheureusement, l’approvisionnement a été compliqué durant ces 2 derniers mois et des ruptures de stock ont été observées. Il semblerait que le vaccin soit à nouveau disponible avec de nouvelles livraisons courant mai. Comme pour la MHE, des vaccins ont connu des ruptures de stocks durant ces derniers mois. Le vaccin BTV Pur 4 et 8 est annoncé en rupture de stock jusqu’au mois de juillet 2025. Les vaccins Syvazul 4-8 sont livrés petit à petit et les vaccins Bluevac 8 seraient à priori disponibles. Rappelons que le rappel peut être effectué avec un vaccin différent de celui utilisé en primo vaccination. Enfin, l’Espagne et l’Italie ont annoncé il y a quelques semaines qu’il n’y avait plus de conditions aux animaux concernant la FCO 3, 4 et 8. Les animaux peuvent donc circuler librement sans vaccination et/ou PCR. Pour la MHE, rien n’est exigé pour l’Espagne, mais pour l’Italie, la vaccination ou un résultat PCR négatif sont toujours demandés.
Ils ont dit...
Jacques Bru, éleveur à Briatexte et administrateur de la FDSEA 81 : “Le Gouvernement avait mis à disposition des doses de vaccin de FCO 3 gratuitement mais les stocks n’ont pas été suffisants et sont aujourd’hui épuisés. Il y a un problème d’équité entre les éleveurs car certains ont pu l’avoir gratuitement en début d’année et d’autres comme moi, qui avons pourtant commandé les doses en fin d’année dernière, doivent le payer car les commandes ont trop traîné. J’ai 100 animaux à vacciner avec un rappel, le coût n’est pas négligeable. Pour les éleveurs n’ayant pas pu bénéficier de doses gratuites, il faut une mesure de prise en charge.”
François Verdier, éleveur à Ledas-et-Penthies et trésorier JA81 : “L’État a lancé un appel d'offres pour mettre à disposition gratuitement des vaccins FCO 1, qui seront disponibles début juillet. La stratégie choisie est celle d’un cordon sanitaire qui englobent plusieurs départements d’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine mais pas le Tarn, pour éviter la propagation du virus depuis l’Espagne. Mais début juillet, lorsque les vaccins arriveront, les vaches seront déjà en estive et il sera trop tard pour les vacciner. Cette décision arrive avec deux mois de retard et montre le manque de réactivité de l'État. Certains éleveurs de chez nous mettent leurs bêtes en estive et sans la vaccination, il y a un risque de ramener la maladie dans le département. C’est pourquoi il serait judicieux d’étendre ce cordon sanitaire, notamment au Tarn, où la contention est plus facilement réalisable lorsque les animaux pâturent en été. Cela permettrait aussi de compenser les vaccinations qui ne pourront se faire sur les vaches déjà en estive.”