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Technique
Grandes cultures bio : 2021 est l'année des pucerons

Les ravageurs sont présents sur presque toutes les cultures dans tous les secteurs de la région. Voici les seuils de risques et les réponses à apporter pour chaque culture.

© Arvalis

Cette année est remarquable par la présence exceptionnelle de pucerons. Leur présence est favorisée par des températures élevées et un contexte de déficit hydrique.

Céréales à paille

Plusieurs espèces de pucerons peuvent se retrouver sur feuilles mais seul Sitobion avenae monte sur les épis. Les dégâts ont lieu par prélèvement de la sève du stade floraison à grain laiteux-pâteux provoquant une diminution du PMG, voire du nombre de grains par épi en cas d’attaque précoce. Nous arrivons donc en fin de période de risque dans la plupart des cas. En pratique, les pucerons sont souvent répartis par foyers. Nous en voyons cette année depuis la sortie de l’hiver, d’abord sur feuillage, puis sur épis. 

Seuil de risque : 1 épi sur 2 colonisé par des pucerons.

Féverole

La féverole est attaquée par le puceron noir (Aphis fabae), qui se développe au moment de la floraison et forme des manchons, mais également par le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), qui se laisse tomber dès que la féverole est agitée. Ces pucerons ponctionnent la sève et peuvent entraîner des flétrissements, décoloration, avortement des fleurs… Ils sont responsables également de la transmission de virus. La période de sensibilité s’étend du stade 6 feuilles à fin floraison + 2 semaines. Nous en observons également en nombre ce printemps. 

Seuil de risque : 10 à 20% des plantes avec des pucerons.

Lentilles

C’est le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) qui colonise la lentille. Il arrive dans les parcelles en général au début de la floraison mais cette année, des attaques spectaculaires et très précoces ont eu lieu. Les dégâts sont directs (affaiblissement par prélèvement de la sève, avortement des fleurs, réduction du PMG…) et indirects (transmission de virus). La lentille y est sensible jusqu’à fin floraison + 2-3 semaines. Malheureusement de nombreuses parcelles ont dû être retournées.

Seuil de risque : 10 à 20% des plantes avec des pucerons.

Tournesol

Le tournesol est également une culture sensible aux pucerons : puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi KALTENBACH) et puceron noir de la fève (Aphis fabae). Les pucerons verts arrivent peu après la levée et se maintiennent constamment au sommet de la plante jusqu’au stade bouton floral. La salive injectée engendre une crispation du feuillage mais la nuisibilité est souvent modérée. Les cas d’attaques sont pour l’instant peu nombreux et de faible intensité. 

Seuil de risque : 10% de plantes crispées.

Quels leviers ?

Il n’existe pas de solution curative en agriculture biologique. Il faut donc miser sur la présence des auxiliaires : on retrouve d’ailleurs beaucoup de coccinelles, larves de syrphes ou encore larves de coccinelles. Dans la majorité des cas, ces auxiliaires permettront de réguler la pression et de rester en dessous des seuils. 

Pour favoriser leur présence il faut maintenir des zones accueillantes aux bords des parcelles : bandes herbacées, jachères mellifères, bosquets, haies, fossés… avec présence de fleurs apportant pollen et nectar. Pour l’entretien des bandes enherbées, privilégier une coupe haute (15 cm) et la fauche plutôt que le broyage. 

L’association de cultures (à conditions qu’elles ne soient pas plantes hôtes de la même espèce de pucerons), est également un levier qui pourrait limiter la pression. Ex : Blé + féverole, lentille + cameline… Les pluies ou l’irrigation, sont également un moyen de faire baisser la pression des pucerons.

Que peut-on re-semer ? 

Certaines parcelles, notamment de lentilles, sont tellement impactées par les pucerons que le retournement de la culture s’impose. Dans ce cas, plusieurs options possibles. Le semis de sarrasin peut s’envisager jusqu’à début juillet. Pour le tournesol, il faudra choisir une variété de type « très précoce », et pour le soja préférer une variété du groupe 0 ou 00/000. Dans ce cas, il faut pouvoir réaliser le semis au plus vite, et avant la fin du mois.

Oiseaux et limaces pour les tournesols

Les tournesols pâtissent également des conditions climatiques du mois de mai assez fraîches et humides qui ont ralenti leur développement et favorisé la présence des limaces. La surveillance est de mise dans les sols motteux ou avec beaucoup de résidus en surface. Les attaques d’oiseaux (et notamment de palombes) ont été également très impactantes par secteurs. Attention à ne pas confondre les dégâts de limaces et d’oiseaux :
Avant de vouloir re-semer, il ne faut pas se précipiter : si seuls les cotylédons ont été touchés par les oiseaux, il n’y aura presque pas de conséquences sur le rendement. Par contre si l’apex est atteint, ou que les oiseaux ont décortiqué la graine/arraché la plantule, le pied ne survivra pas. Pour évaluer s’il est nécessaire de re-semer, il faut réaliser des comptages des pieds avec apex sains : si on obtient une densité supérieure à 50 000 pieds/ha, le re-semis n’est pas justifié. 
S’il faut re-semer, attention également au choix des précocités pour ne pas se faire avoir par les conditions climatiques lors de la récolte à l’automne. Privilégiez si possible une variété «très précoce», et attention aux types oléiques ou linoléiques.
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