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Irrigation : la sonde à profils fait mieux qu'un troisième œil

Depuis 5 ans, Philippe Gorsse plante chaque année deux sondes dans ses parcelles Leur aptitude à évaluer les besoins des plantes a perfectionné son approche de l’irrigation.

© Le Paysan Tarnais

Habitué aux sondes dans les vergers familiaux, ce céréalier de Buzet-sur-Tarn recherchait un outil capable de lui donner des informations précises sur l’état de saturation ou d’assèchement des boulbènes sur lesquelles poussent ses cultures irriguées. Si le blé, le tournesol et le soja qu’il cultive ne nécessitent pas une surveillance accrue, ce n’est pas le cas des maïs. Qu’elle soit destinée aux semences ou au pop-corn, l’agriculteur s’applique à fournir la dose en quantité suffisante mais aussi sans excès.

Il a pu augmenter la précision de ses apports d’eau grâce à l’acquisition de sondes capacitives à profils. Cet outil contient six zones, sur 60 cm, qui mesurent l’humidité du sol en différenciant chaque horizon. «Je cherchais un modèle simple d’installation et robuste, témoigne Philippe Gorsse. Il y a un seul point de pose. À l’aide d’une petite tarière, je fais le trou et enfonce la sonde dans le sol. J’ajoute un mat pour le pluviomètre connecté, j’allume le dispositif et les serveurs informatiques de CoRHIZE repèrent le signal.» Avant et pendant l’irrigation, l’agriculteur consulte les mesures sur une plateforme en ligne qui établit des limites basses et hautes de saturation en fonction du type de sol et de la culture. Les courbes d’humidité de chaque profil s’affichent en fonction du temps et aident à la décision d’arroser ou pas.

Des mesures sur six horizons de sol

La sonde et ses mesures ont véritablement ouvert les yeux sur des choses difficilement visibles comme l’explique Philippe Gorsse : «Nos appréciations de l’état des plantes et de l’humidité du sol sont subjectives. Elles ne sont pas toujours bonnes.» Désireux d’avoir une meilleure approche de l’irrigation grâce aux sondes à profils, il est désormais en capacité de mieux maîtriser le démarrage et l’arrêt de l’irrigation, ainsi que les reprises après les pluies. Le cultivateur privilégie certaines informations durant le cycle de la plante : «passé un certain stade, je ne regarde plus trop le 1er profil (0-10 cm). Par contre, pour le 10-20 cm et le 20-30 cm en maïs semence, ça compte ! C’est là que sont les racines. On détecte nettement leur développement.» Jusqu’à 60 cm de profondeur, dans ce cas, le taux d’humidité des horizons profonds est surveillé. Un excès d’eau dans ces horizons peut signifier que l’arrosage a été trop important.

La sonde voit ce que les yeux ne voient pas

Aujourd’hui plus qu’hier, il n’est pas question de consommer de l’eau qui sera inutile. Bien que l’économie en nombre de tours d’eau ne soit pas systématique, le gain d’efficacité se trouve aussi dans la plus grande facilité à déclencher l’arrosage au bon moment. Philippe Gorsse regarde la plateforme de contrôle Colombus le matin et le soir. Il peut dorénavant prioriser un champ sans pénaliser un autre car il a l’information pour arbitrer. La sonde l’informe aussi de l’effet des pluies qui ont parfois peu d’impact. «Intuitivement, on aurait tendance à retarder l’irrigation après un orage, mais parfois je redémarre vite pour éviter tout stress hydrique. Ceci, parce que la sonde me le dit», détaille le cultivateur qui identifie aussi, en fin de cycle, le moment où il n’est plus nécessaire d’arroser.

F. Roussel

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