OPA
La Chambre d'agriculture se réunit en session
À l'occasion d'une nouvelle session le mardi 18 novembre à Albi, les élus de la CA81 ont partagé leurs inquiétudes face à l'actualité agricole du moment.
À l'occasion d'une nouvelle session le mardi 18 novembre à Albi, les élus de la CA81 ont partagé leurs inquiétudes face à l'actualité agricole du moment.
En amont du traditionnel discours d’ouverture, le président de la Chambre d’agriculture du Tarn, Sébastien Bruyère, a tenu à souhaiter la bienvenue au nouveau préfet du Tarn, Simon Bertoux, arrivé fraichement dans le département et déjà au contact des professionnels agricoles. “Je m’inscris dans la continuité de mon prédécesseur Laurent Buchaillat, qui avait engagé beaucoup de choses. Je vais découvrir au fur et à mesure l’agriculture tarnaise et sa diversité de productions, pour mieux comprendre les problématiques actuelles.” “Le ciel ne nous est pas encore tombé sur la tête mais nous n’en sommes pas loin, a poursuivi le président Sébastien Bruyère, en plus des caprices de la météo, nos exploitants doivent affronter des crises économiques, sociales et humaines importantes. Rien ne nous est épargné, que ce soit en viticulture, élevage, grandes cultures ou maraîchage. En plus de ça, la réglementation ne cesse de nous surcharger. Nos exploitations ne sont pas loin de l’overdose.”
"La question agricole mérite une proximité"
Après un rappel des actions menées par la Chambre d’agriculture depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, les élus se sont ensuite penchés sur un rapport de la Cour des comptes rendu public en octobre 2025, qui examine le fonctionnement et l’action des Chambres d’agriculture dans leur ensemble. Dans ses recommandations, la Cour des comptes pousse pour “organiser l’ensemble du réseau consulaire en Chambres de Région dotées de Chambres territoriales”, et “pour les prochaines élections, instaurer un scrutin régional pour l’élection des membres des sessions des Chambres territoriales et des Chambres régionales”. Face à ce constat, les élus ont réagi : “la question agricole mérite une proximité qui va à l’encontre de la régionalisation, à l’exemple frappant d’une région comme l’Occitanie, avec 13 départements dont les agricultures sont très différentes d’un territoire à un autre. Des décisions prises à Toulouse ou Montpellier ne pourront pas répondre à cette diversité de territoires”. Une motion pour la défense du modèle départemental des Chambres d’agriculture a été proposée puis adoptée durant la session. Autre sujet de préoccupation du moment, l’évolution des règles relatives à l’identification animale. À compter du 1er janvier 2026, la responsabilité de cette mission incombera à chaque Chambre d’agriculture départementale et non plus aux établissements d’élevage (EDE). Dans le Tarn, c’est la Maison de l’Élevage, sous statut associatif, qui assure ce rôle. La Chambre d’agriculture et la Maison de l’Élevage travaillent ensemble sur le sujet pour faire face à l’évolution législative.
Prédation : le préfet dans le vif du sujet
Le président de la Chambre d’agriculture a ensuite laissé place au débat d’actualité avec la salle. Philippe Jougla, pour la FDSEA du Tarn, a souhaité alerter le préfet sur la prédation du loup et du vautour. En réponse, Simon Bertoux a indiqué qu’il prenait pleinement conscience de la situation et qu’une réunion départementale se tiendrait début décembre sur le sujet. La secrétaire adjointe du bureau de la CA81, Isabelle Cheynier, a ensuite pris la parole pour rappeler la très prochaine fermeture de l’entreprise Moulin du Dadou à Saint-Genest-de-Contest et le licenciement de 26 salariés. “C’est un débouché important de vos blés et orges qui va disparaître, pour aller on ne sait où car il n’y aura plus de moulin dans le Sud-Ouest”, a-t-elle indiqué.
En clôture de session, plusieurs motions ont été adoptées et ont donné lieu à de nombreux échanges portant sur les enjeux majeurs suivants : améliorer la gestion quantitative de l’eau, favoriser le stockage de l’eau et simplifier les démarches administratives, défendre le modèle départemental des Chambres d’agriculture, agir face à l’impasse de la filière viticole bio, refuser l’extension de la zone vulnérable dans le Tarn, revoir le régime assurantiel actuel et revenir à une gestion des calamités agricoles par l’État, s’opposer à la mise en œuvre d’une taxe carbone sur les engrais, remettre en cause la gestion actuelle de la crise sanitaire de la DNC, soutenir le développement de l’agriculture biologique et maintenir les actifs agricoles sur le territoire tarnais.
Un nouveau plan stratégique
Durant la session, les élus ont présenté le nouveau plan stratégique de la Chambre d’agriculture du Tarn. Ce dernier s’articule autour de 5 axes : faire de la Chambre un acteur incontournable du monde agricole, agir pour des exploitations viables, résilientes et transmissibles, contribuer au mieux-vivre des agriculteurs, participer au développement économique et social du territoire en soutenant les filières locales et renforcer la visibilité et la valorisation du monde agricole.