Intempéries du 19 mai
La mobilisation s'organise autour des agriculteurs sinistrés
Réunis en préfecture le 28 mai, représentants de l’État, collectivités, organisations agricoles, syndicats agricoles et assureurs ont fait le point sur les dégâts causés par les violentes intempéries du 19 mai et sur les dispositifs d’aide disponibles.
Réunis en préfecture le 28 mai, représentants de l’État, collectivités, organisations agricoles, syndicats agricoles et assureurs ont fait le point sur les dégâts causés par les violentes intempéries du 19 mai et sur les dispositifs d’aide disponibles.

Grêle, pluies diluviennes, vents violents : les intempéries du lundi 19 mai 2025 ont lourdement frappé les exploitations agricoles du Tarn. Face à l’ampleur des dégâts, le préfet a convoqué une réunion de crise en préfecture le 28 mai. Une volonté partagée : apporter des réponses concrètes, à court et moyen termes, aux agriculteurs sinistrés.
Un premier recensement alarmant
La Chambre d’agriculture a recensé via un formulaire en ligne, 271 exploitations touchées à date de la réunion du 28/05. Les cultures sinistrées sont nombreuses : ail, céréales, tournesol, maïs, colza, fourrages, légumes… Les secteurs les plus atteints vont de Cuq Toulza à Lautrec, en passant par Montredon-Labessonnié et Puygouzon. Outre les pertes de récolte, de nombreuses pertes de fonds sont signalées : coulées de boue, fossés à curer, serres et clôtures endommagées, …
Des soutiens en cours de mobilisation
• Le Conseil Départemental a annoncé sa volonté de soutenir la filière de l’ail (environ 30 000 €).
• Les assureurs (Groupama, Pacifica…) ont entamé les expertises, notamment sur les cultures de printemps pour pouvoir rapidement ressemer.
Plusieurs dispositifs ont été activés ou sont en cours de déploiement pour soutenir les agriculteurs touchés. L’Indemnité de solidarité nationale (ISN) est ouverte aux exploitants non assurés, à condition de justifier au moins 200 € de dégâts. Elle permet une indemnisation à hauteur de 35 %, mais son efficacité est largement critiquée en raison de montants jugés insuffisants et de délais de versement, avec des paiements attendus seulement en décembre. En parallèle, un dispositif spécifique pour les pertes de fonds (clôtures, curage de fossés, serres, ressemis, etc.) est accessible dès 1 000 € de dommages, avec un taux d’aide de 35 % pour les travaux du sol et 20 % pour les stocks perdus. D’autres aides viennent compléter l’arsenal : la garantie FOSTER de la Région Occitanie pour sécuriser les prêts de trésorerie, la reconnaissance de force majeure PAC (sous conditions de mise à jour dans Télépac), ainsi que des mesures sociales et financières de la MSA (suspension des cotisations, échéanciers) et de la DDFIP, la sollicitation de l’activité partielle pour les employeurs de main d’œuvre. Les banques se montrent également ouvertes à des mesures exceptionnelles (prêts relais, reports, année blanche), mais sont en attente d’une évaluation précise des pertes pour affiner leurs propositions.
Enfin, pour les travaux de curage de fossés, une procédure d’urgence simplifiée permet leur réalisation jusqu’au 15 juillet, à condition de faire une demande avant fin juin et de respecter certaines conditions techniques (travaux uniquement depuis la berge et interdiction de modifier le lit d’un cours d’eau).
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs dénoncent le manque d’efficacité du système assurantiel et réclame des réponses rapides pour les trésoreries. De plus, la baisse du taux d’indemnisation de l’ISN en 2025 est une double peine. Une majeure partie des agriculteurs ne s’assure plus car cela représente une grosse charge pour des indemnisations dérisoires car les années catastrophes s’enchaînent, mais en plus, l’Indemnité de solidarité nationale (pour les non assurés) est vraiment trop faible et ne couvre même pas les dépenses engagées. La valorisation des jachères en dehors de la zone sinistrée a été demandée pour pallier aux manques mais cela dépend d’une dérogation européenne que la France peut néanmoins solliciter. Aucune garantie ni calendrier précis à ce jour.