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Agriculture
"L'eau n'est pas un sujet de l'agriculture contre le reste du monde"

En réponse aux inquiétudes de la profession tarnaise, le ministre Marc Fesneau, invité à la Maison des agriculteurs à Albi, a partagé son positionnement sur plusieurs sujets. 

Dans le cadre de sa visite dans le Tarn le 3 février avec le ministre du Travail Olivier Dussopt, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a accordé un temps d’échange d’un peu plus d’une heure aux élus de la Chambre d’agriculture et du syndicat de la FDSEA du Tarn. Un riche moment qui a permis au ministre de répondre aux principales inquiétudes et interrogations locales.

Les difficultés en viticulture. “L’histoire démarre dans le Bordelais principalement il y a plusieurs mois. Elle émerge sur du structurel quantitatif. On essaye d’explorer plusieurs pistes dont la distillation, l’arrachage ou les PGE. L’urgence, c’est surtout la distillation. Deuxième temps, c’est regarder sur l’arrachage car c’est d’abord une demande bordelaise mais il faut que l’ensemble du territoire viticole soit d’accord. Et je sens que ce qui n’était qu’un sujet bordelais commence à devenir un sujet occitan et un peu vallée du Rhône. Il y a un travail à faire avec toutes les régions viticoles pour voir structurellement ce qu’il s’est passé et aussi ce que sont les nouvelles attentes des consommateurs et les nouvelles habitudes de consommation.”

L’enjeu de l’eau. “La question n’est même pas qu’on en prenne conscience mais qu’on y arrive. Évidemment que j’ai conscience des difficultés que cela crée. Sur n’importe quel système, compte tenu des conditions météorologiques, si on arrive pas à avoir d’eau, on perd la production de l’année. On commence à se dire que la souveraineté alimentaire, c’est pas comme si c’était déjà acquis. C’est un peu un miracle de produire à chaque fois et en dérèglement climatique, c’est encore plus compliqué. Il faut essayer de montrer que la question de l’eau n'est pas un sujet de l’agriculture contre le reste du monde mais une question pour tout le monde. Il faut à mon sens la gérer en commun parce que c’est un sujet d’irrigation, d’eau potable, de soutien d’étiage, de biodiversité, de zones humides, de défense de la forêt, de défense contre l’incendie et aussi d'inondation. Le Varenne de l’eau a remis la question de l’agriculture au cœur du sujet. Il a aussi identifié un certain nombre de projets. Depuis que je suis arrivé, je m’attache à regarder chaque projet pour voir où est-ce que ça bloque et les points réglementaires, qui sont trop souvent dissuasifs. On est en train de regarder dans la réglementation ce qui peut être fait pour qu’il y ait accès à l’eau. On travaille aussi sur la question de la réutilisation et des surfaces en eau déjà existantes qu’on pourrait mobiliser. Il faut aussi relancer la concertation sur le projet du Tescou. On a pas résolu le sujet et il faut essayer de trouver un chemin dans cette affaire là. Je comprends votre situation où vous essayez de développer des projets et vous n'y arrivez pas. On essaye de trouver des déblocages réglementaires d’une part pour voir ce qu’on peut ajuster, de mobiliser toutes les masses d’eau qui existent déjà et puis travailler sur des ouvrages individuels ou collectifs. Je trouve que le collectif n’est pas dénué d’intérêt puisque cela permet de parler de l’eau collectivement.”

Les produits phytosanitaires. “Je suis pas convaincu par un système de dérogations. Comment on veut installer des jeunes si on leur dit qu’ils vivront qu’avec des dérogations qu’on ne sait même pas si elles seront reconduites ? Le problème, c’est qu’on vous donne le sentiment qu’il y en aura toujours une autre. On a besoin de travailler avec lucidité, pour avancer sur des programmes de recherche de molécules. Sur les filières de petites dimensions comme vous avez sur votre territoire, il y a un risque et donc une priorité de recherche. L’objectif, c’est répondre à votre urgence, se questionner où sont les usages orphelins et puis qu’est-ce qu’on va avoir en sortie.”

Sécheresse, calamités et système assurantiel. “Sur le département en lui-même, j’essaye de regarder le verre à moitié plein. On a un département qui est complètement couvert, même si c’était 51% puis 38% maintenant. Je rappelle quand même qu’on a fait évoluer le taux d’indemnisation qui est passé de 28 à 35%, ce qui n’avait jamais été fait sur un système de calamité. Et le taux d’éligibilité, on l’a passé de 13 à 11%. Donc l’accès est facilité, dès lors qu’on est en calamité. Je ne dis pas que cela compense tout. Côté assurantiel, on sort du système calamité pour rentrer dans le système assurantiel au 1er janvier 2023. Le système, tel qu’il était construit jusqu’au 31 décembre, il allait au mur. Au démarrage, l’engagement du Président de la République, c’était 600 000 millions d’euros et on a décidé dans l’été de le monter à 680 000 € pour assurer tout le monde. Le système indiciel pour l'évaluation des pertes et les satellites, ils sont écrits dans la loi. D’après vos explications, je comprends qu’il y a un problème avec ça sur les prairies. C’est vrai qu’il y a quelque chose qu’il faut qu’on puisse expliquer. L’indice dit quelque chose et il se passe autre chose sur le terrain. Il faut régler cette conflictualité. On est en train de travailler avec les Chambres d’agriculture pour essayer de trouver une voie sur les recours.”

Zones intermédiaires et MAEC. “On a essayé d’assurer pour 2023 et 2024 une enveloppe complémentaire. La réponse qu’on donne, c’est un million d’euros en plus sur la région Occitanie. On a dans ces territoires-là une attention particulière. Au travers différents dispositifs, il faut essayer de répondre au sujet de ces zones intermédiaires qui peuvent être lourdement impactées sur des systèmes qui sont très divers. Mais les zones intermédiaires, c’est aussi un sujet d’accès à l’eau.”

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