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Prédation
Loup : il faut demander le tir de défense simple

Le référent loup de la FNO, Claude Font, est venu rencontrer les éleveurs tarnais pour prendre conscience de leurs difficultés, lundi 7 mars. Il a insisté sur l’importance de demander les autorisations de tir.

Le Monsieur “Loup” de la Fédération nationale ovine, Claude Font, est venu passer une journée à la rencontre des éleveurs tarnais à l’invitation de la FDO, lundi 7 mars, en présence de l’OFB, de la DDT, de la gendarmerie et d’élus des secteurs prédatés. La visite de cet éleveur de la Haute-Loire avait pour principal objectif de lui faire prendre conscience de la topographie des lieux où le loup passe à l’attaque dans notre département et de lui montrer l’organisation spécifique des élevages tarnais. “Claude Font est en contact quotidien avec le préfet loup, commente Jérôme Redoulès, co-président de la FDO. Il était important de lui montrer notre problématique territoriale pour que notre parole soit correctement portée au niveau national.”
La journée a débuté sur le terrain par la visite de deux exploitations victimes de prédation, chez Éric Sambet, à Anglès, et chez Cédric Carme à Saint-Amans-Soult. Le premier se situe en zone difficilement protégeable, à l’instar du grand est du département, mais pas le second.
“Nous avons ici des zones rurales denses, avec beaucoup d’habitat, ce qui rend la défense compliquée”, indique Philippe Jougla, président de la FDSEA. Le mot d’ordre pour rendre cette défense la plus efficace possible est donc de faire la demande d’autorisation de tir de défense simple (lire également ci-dessous). Si l’éleveur n’est pas chasseur lui-même, il peut déléguer cette mission de tir de défense à un chasseur de son choix. “Il faut absolument qu’un maximum d’éleveurs fasse la demande de ce tir de défense pour couvrir toute la zone”, insiste Claude Font. Et cela concerne l’ensemble des éleveurs, aussi bien bovins que caprins, car les ovins n’ont malheureusement pas l’exclusivité de la prédation.

“Détresse psychologique”

Mettre tout en œuvre pour assurer une défense efficace est primordial, car les conséquences en cas d’attaque sont dévastatrices. D’abord pour le troupeau, avec des conséquences financières importantes : “Pour l’attaque que j’ai subi en octobre, je n’ai toujours été indemnisé et j’ai constaté deux avortements liés au stress post-traumatique”, signale Éric Sambet. Et aussi pour l’éleveur lui-même. “Depuis l’attaque qui a eu lieu le 29 novembre à 20 m de la maison, je ne dors plus, a témoigné Cédric Carme avec une émotion à fleur de peau. J’ai dû faire fabriquer un portail grillagé pour apporter de la lumière à mes animaux, que je suis obligé de garder à l’intérieur pour les protéger, alors qu’ils ne demandent qu’à sortir…”
“Il y a une grande détresse psychologique chez beaucoup d’éleveurs, déplore Émile Fabriès, co-président de la FDO. Ils ne peuvent plus sortir leurs brebis de peur qu’elles se fassent attaquer. Elles restent dans le bâtiment, donc il faut acheter du foin pour les nourrir, et ça coûte cher ! Le loup modifie nos pratiques avec des conséquences économiques et psychologiques importantes. On dit depuis le début, que nous ne sommes pas pour l’éradication du loup, mais pour le fait qu’il n’y ait pas d’attaque. Nous défendre face au loup, ce n’est pas notre métier !”

Le loup très présent dans le Tarn

La présence du loup dans le Tarn est officiellement reconnue depuis 2018, a rappelé Anne-Julie Métivier, animatrice de la FDO lors d’une présentation organisée en seconde partie de journée dans l’ancienne gare de Saint-Amans-Soult. En 2021, 31 constats de dommage ont été établis dans le Tarn. Depuis le début de l’année 2022, on en est déjà à la moitié. Deux loups ont d’ores et déjà été génétiquement identifiés : un sur le massif du Carroux, un sur le secteur du Somail vers Anglès. Mais des analyses sont en cours pour déterminer si les attaques recensées dans la vallée du Thoré et sur la Montagne Noire sont le fait d’un troisième voire d’un quatrième loup.
Toutes les infos sont disponibles sur le site info loup : tarn.gouv.fr/leloup. 
 

Une ZDP et deux cercles

L’arrêté du 5 avril 2019, signé par le préfet coordonnateur, délimite une Zone Difficilement Protégeable (ZDP) au sein d’un front de colonisation du loup dans le sud-ouest du massif central, dont une partie du Tarn. Le critère principal qui l’a déterminée est la densité ovine. Dans cette zone, des autorisations de tirs sur le loup peuvent être délivrées par arrêté préfectoral. La mise en œuvre de ces tirs n’est alors pas conditionnée aux mesures de protection des troupeaux. La profession avait demandé d’élargir cette zone à la Montagne Noire tarnaise et de fait au zonage de l’AOP Roquefort, ce qui n’a pas été accepté. En dehors de cette ZDP, sur les communes prédatées, l’autorisation des tirs de défense simple y est conditionnée à la mise en œuvre de mesures de protection. Les éleveurs bovins peuvent en revanche bénéficier des tirs de défense sans déployer ces moyens de protection.
Depuis le 1er février 2022, 25 communes ont par ailleurs été classées en cercle 2 (alors que l’ensemble du département du Tarn se trouve en cercle 3). Ce cercle 2 donne droit à des aides financière pour s’équiper de clôtures électriques et de chiens de protection.
 

Le tir défense simple

Le tir de défense simple autorise l’éleveur détenteur d’un permis de chasse, ou le chasseur qu’il a délégué, a faire feu sur le loup à proximité du troupeau. Ce tir peut être létal pour le loup. À noter que ce tir de défense simple autorise un fusil par lot de brebis. Il est donc possible de désigner autant de chasseurs que de lots d’animaux.
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