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Maraîchage
Opla part à la recherche d'énergies nouvelles

Indépendamment de sa volonté et depuis quelques semaines, l'association de producteurs maraîchers doit faire face à un défi de taille : mettre en place un système de commercialisation.

La cessation d’activité de la légumerie Terra Alter marque un réel coup de frein dans le développement d’OPLA (O Petits Légumes d’Autan). “Cela répondait à nos demandes de stockage, de logistique…cet outil était indispensable pour se développer. Il y avait des intérêts partagés de collaborer avec eux. C’est une pièce du puzzle qui va être difficile à remplacer”, expose Jean-Marc Viatge, président de l’association. Comment faire pour pallier ce manque conséquent ? Comment redistribuer les légumes collectés ? L’AG d’OPLA a permis de faire le point sur cette situation délicate : “Depuis 2018, avec le soutien de la Chambre d’agriculture du Tarn notamment, on se décarcasse pour tenter de structurer cette filière maraîchère et nous avons envie de poursuivre. Le collectif y croit. Mais comment faire pour livrer les 10 cantines de l’agglomération Gaillac-Graulhet ? Nous n’avons ni personnel, ni véhicules, mais nous avons par contre beaucoup de bonne volonté ! On a des pistes, on est souvent en discussion et on va y travailler”, confie le président. Si on ne sait encore sous quelle forme, OPLA devrait d’ailleurs prochainement récupérer le local de la légumerie laissé vacant. Oui, l’organisation de l’association doit changer, c’est une certitude. Malgré tout, ces “travaux” administratifs et matériels sont estimés à plus de 15 000 €. À l’avenir, une augmentation des volumes sera donc nécessaire. Accompagner et développer localement la production de légumes, mais aussi gagner de nouveaux marchés restent toutefois les principaux objectifs de l’association, qui n’ont pas vocation à changer. Mais vous l’aurez compris, 2023-2024 marque un moment décisif et un tournant pour OPLA.

CA2G-Opla : ça matche !

Entre l’association et la Communauté de communes Gaillac-Graulhet, les chemins se sont croisés et la collaboration se passe bien aujourd’hui ! Simon Marty, chargé de mission en lien avec le PAT (Plan alimentaire territorial) à la CA2G, s’est par ailleurs exprimé en cours d’AG : “Afin d’alimenter 10 cantines de l’agglomération, oui, on souhaite s’appuyer sur OPLA pour les légumes. Nous allons en 2024 continuer nos expérimentations et être encore plus dans le concret, notamment pour figer les menus et les volumétries à l’avance. Car si nous voulons travailler avec des productions locales, il faut être capable de prévoir. Toutes les cartes sont sur la table pour qu’on arrive à bosser ensembles !” Un discours bien évidemment partagé par le président d’OPLA, conscient que cela représente un marché porteur pour le développement de l’association : “On a des saisons, et une planification à faire de notre côté aussi avec nos débouchés. Si on sait de quoi on a besoin longtemps à l’avance, on peut faire quelque chose de bien ! C’est mieux de pouvoir anticiper”, témoigne-t-il avant de rappeler qu’OPLA ne regroupe pas seulement des producteurs bio : “C’est vrai que nous avons une image de légumes exclusivement bio. Mais non, nous avons aussi du conventionnel.”

Une association active

L’année écoulée a été une année riche pour l’association. On pense tout d’abord à l’esprit “collectif”, qui a pris un petit peu d’ampleur. D’une part grâce aux commandes groupées proposées par OPLA essentiellement pour les semences, mais aussi par un projet piloté par la FD Cuma : “Nous espérons deux points de Cuma dans le Tarn prochainement. Si on produit 50 variétés de légumes différentes ça implique d’investir sur 50 matériels différents…nous avons besoin d’espaces de stockage pour ça”, constate Jean-Marc Viatge. Le GIEE (Groupement d’intérêt économique et environnemental) a également porté ses fruits et devrait être reconduit 3 années supplémentaires. Il permet aux adhérents de l’association de travailler sur des thèmes d’actualité, comme par exemple celui des coûts de production.

Des débouchés... bouchés

C’est la problématique qui donne le plus de fil à retordre à OPLA. Jean-Marc Viatge explique en chiffres : “On est plus de 380 producteurs sur le département. Mais 80% des légumes consommés sur le secteur proviennent d'une autre région ou de l’étranger”, explique-t-il paradoxalement. De plus, d’après les chiffres, 75% des maraîchers sont installés sur moins d’1 ha : “Ils ont tous les mêmes circuits de commercialisation (vente directe, AMAP…) Par le biais d’OPLA, on essaie d'insuffler une nouvelle énergie, en allant sur de la production en demi-gros pour chercher des marchés sur lesquels il y a besoin de volumes. C’est le fondement d’OPLA : rechercher des marchés que nous n’avons pas en individuel. Nous devons éviter la concentration et faciliter l'accès aux marchés locaux. Même si ces enjeux dépassent un peu l’association.” Jean-Marie Joulia, élu à la Communauté de communes Tarn-Agout, rapporte ces difficultés à une tendance de consommation qu’il juge assez peu locale : “Consommer local à des bienfaits pour l’aspect social, environnemental, mais aussi pour l’économie circulaire. Le PAT marchera si on arrive à communiquer là-dessus. Nous, élus, avons notre part de responsabilités sur ça.”

Une solution avec PSS 31 ?

Pour en revenir à la problématique d'actualité pour OPLA : une solution existe. C’est Produit sur son 31 (PSS 31), une association d’agriculteurs Hauts-Garonnais, qui se propose. Étienne Sassé, le directeur, s’adresse à Jean-Marc Viatge et plus généralement au bureau d’OPLA : “Si on ne peut pas faire cela sous forme de prestation de transport, nous sommes en capacité de commercialiser vos produits. Les problèmes de logistique et de facturation que vous avez désormais, nous pouvons les assurer. L’outil chez PSS 31 est prêt.” Si cette solution est jugée être “une très bonne opportunité” selon Jean-Marc Viatge, rien n’est encore acté, et la proposition est à étudier. Reste à savoir si cela se concrétisera à l’avenir, ou si au contraire OPLA trouvera un moyen de travailler indépendamment de tout autre organisme.

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