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Probior : promouvoir des pratiques favorables à la biodiversité

La fédération des chasseurs de Midi-Pyrénées a présenté à Albi, le programme Probior : « Promotion d’une gestion durable et concertée de la biodiversité Ordinaire » à l’échelle de territoires Midi-Pyrénéens. Eclairages.

L’après-midi de cette journée de lancement, le 17 novembre, avait pour thème les couverts végétaux. Yves Ferrié, technicien spécialisé « grandes cultures » à la chambre d’agriculture du Tarn a présenté les CIPAN, lors d’une visite sur des parcelles d’essais.
L’après-midi de cette journée de lancement, le 17 novembre, avait pour thème les couverts végétaux. Yves Ferrié, technicien spécialisé « grandes cultures » à la chambre d’agriculture du Tarn a présenté les CIPAN, lors d’une visite sur des parcelles d’essais.
© Le Paysan Tarnais

La fédération des chasseurs du Tarn a accueilli dans ses locaux, les huit fédérations départementales des chasseurs de la région et les 35 partenaires de ce programme pour une journée de lancement du programme Probior.
Dans quel contexte est né ce projet et à quelle problématique répond-il ? Il faut déjà savoir que la jachère environnement faune sauvage, créée en 1992, a connu un réel succès en France. En Midi-Pyrénées, les premières sont apparues en 1998 et n'ont cessé d'augmenter depuis. La fin de la jachère obligatoire a entraîné une baisse significative de ces surfaces. En 2009, il n'y a plus sur le territoire national que 17 000 ha de JEFS pour 6000 agriculteurs engagés dans la démarche. Quelques années plus tôt, on comptait plus du double de surface.
Pour faire face à cette diminution, la fédération nationale des chasseurs a souhaité lancer un programme ambitieux de promotion des pratiques favorables à la biodiversité auprès des gestionnaires locaux au premier rang desquels on trouve bien entendu, les agriculteurs. Mais ils ne sont pas les seuls concernés. Probior s'adresse également aux propriétaires fonciers, aux collectivités, aux associations de chasse... Le programme a aussi pour but de les associer dans la définition de cahiers des charges simples et adaptés aux territoires, de les inciter à s'engager dans la démarche en modifiant leurs pratiques. L'appui technique sera commun avec les chambres d'agriculture, les coopératives, la fédération des chasseurs de Midi-Pyrénées et les fédérations départementales.

Pour Aude Géraud, chargée d'études Probior à la fédération des chasseurs de Midi-Pyrénées, «les projets territoriaux d'aménagement d'habitat de la faune sauvage menés en partenariat avec des structures agricoles ont conduit la fédération à se tourner vers un projet plus global, en consolidant ces partenariats et en diversifiant les types de pratiques que l'on peut proposer.»
Cliquez ici pour visualiser la vidéo de présentation du programme et la carte des territoires Probior.

Premières étapes du programme
Aude Géraud, chargée de mission à la fédération régionale des chasseurs de Midi-Pyrénées est venue présenter Probior. « Les projets territoriaux d'aménagement d'habitat de la faune sauvage menés en partenariat avec des structures agricoles ont conduit la fédération à se tourner vers un projet plus global, en consolidant ces partenariats et en diversifiant les types de pratiques que l'on peut proposer. »
En 2009, la première étape du projet consistera à réaliser des diagnostics territoriaux sur les 14 territoires de la région engagés dans Probior. « Il s'agit de réaliser une base de données sur les espaces et les activités comme l'agriculture, les systèmes d'exploitation en place... Une deuxième base de données plus locale intègrera les documents d'urbanisme, la gestion de ces espaces... Les actions de préservation de la biodiversité seront ensuite adaptées. »

Couverts végétaux
L'après-midi de cette journée de lancement avait pour thème les couverts végétaux. Yves Ferrié, technicien spécialisé « grandes cultures » à la chambre d'agriculture du Tarn a proposé lors d'une visite sur des parcelles d'essais, un exposé sur les CIPAN. Jacques Condat, agriculteur à Técou, a implanté sept couverts : avoine diploïde et féverole, avoine diploïde et navette, sarrasin, féverole et tournesol, moutarde et phacélie, moha, sarrasin et trèfle incarnat, lentille fourragère et enfin navette.
Les objectifs de ces essais : connaître les espèces les plus adaptées au contexte pédoclimatique de la région et acquérir des données sur l'intérêt ou l'impact de ces couverts. Pour Yves Ferrié, en terme agronomique, ces essais sont très intéressants à observer. « On peut noter de nombreuses repousses de la précédente culture (orge). Ces repousses ne sont pas catastrophiques pour la suite et le couvert est de toute façon une meilleure solution que le sol nu. » Le technicien note les quelques difficultés d'implantation pour la féverole, le faible développement de la lentille et la petite présence du sarrasin. « La moutarde va bientôt grainer. Si la culture suivante est du colza, cela peut poser des problèmes de désherbage. » Il note également l'intérêt du couvert de phacélie qui casse les cycles de la parcelle destinée aux graminées.

Territoires tarnais
Dans notre département, Probior concerne deux secteurs : les collines du sud-Albigeois et les collines du Castrais-Lautrecois. Christophe David, technicien à la fédération des chasseurs du Tarn explique ce choix : « il y a d'abord un aspect historique avec une bonne dynamique des agriculteurs dans la contractualisation des JEFS sur ces deux territoires. Il y a aussi une dynamique des sociétés de chasse. Et enfin, ces territoires ont des potentiels intéressants pour travailler sur la gestion de la biodiversité. Il s'agit de territoires en mutation sur lesquels nous devons travailler. » La fédération des chasseurs du Tarn organisera prochainement des réunions sur ces secteurs avec les agriculteurs et les chasseurs. A suivre donc !

Trois questions à Yves Da Ros, président de la section environnement de la FDSEA du Tarn

■ Quel est votre sentiment concernant cette journée de présentation du programme Probior ?

Yves Da Ros : « C'est une présentation très intéressante. D'abord par la représentation des instances nationales et régionales dans notre département. Ensuite, les exemples d'actions spécifiques présentées lors des différentes interventions du matin sont la preuve qu'un gros travail est réalisé entre les agriculteurs, les organismes agricoles, et les fédérations de chasseurs. »

■ Le monde agricole a donc toute sa place dans cette démarche ?

Yves Da Ros : « Oui complètement ! Les agriculteurs sont parties prenantes de tels projets. Justement, ils doivent être consultés et intégrés dans les réflexions sur la sauvegarde de la biodiversité ordinaire. Les chambres d'agriculture travaillent en harmonie avec les chasseurs. Même si la question des dégâts de gibier vient parfois tendre les relations chasseurs/agriculteurs. Nous devons aborder la question de la biodiversité avec pédagogie. Les exemples de couverts végétaux présentés l'après-midi sont l'exemple qu'on peut faire très bien son travail d'agriculteur tout en faisant attention à l'environnement. »

■ La FDSEA du Tarn reste vigilante sur ces questions d'environnement ?

Yves Da Ros : « C'est fondamental. Nous devons travailler en commun avec les chasseurs pour mieux se comprendre. Les jachères fleuries et faunistiques ont rencontré un vrai succès. Avec la fin du gel obligatoire, c'est plus compliqué. Les couverts végétaux sont intéressants mais il ne faut pas se faire piéger non plus en créant de nouvelles contraintes. Nous avançons donc pas à pas avec les chasseurs sur ce sujet, en bonne intelligence. »

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