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Projet de la vallée du Tescou : “il faut conclure, ça a trop duré”

Les agriculteurs de la vallée du Tescou se sont mobilisés à proximité de Sivens, samedi 3 octobre. Ils ont ainsi rappelé l’urgence à trouver de l’eau pour sauver les fermes du territoire.

© Le Paysan Tarnais

“Franchement, ça ne nous amuse pas de faire ça, car on a autre chose à faire... Mais là, on en a marre, il faut conclure !” Cet agriculteur de 39 ans résume ainsi l’état d’esprit des manifestants, désespérés de voir le projet de territoire de la vallée du Tescou s’enliser, venus bloquer la route à proximité de Sivens, samedi 3 octobre. Des branches mortes ont été déversées symboliquement au croisement de la D132 et de la D199 pour rappeler que “la vallée est à l’agonie” et “la profession à bout de souffle”, selon un communiqué commun de la FDSEA et des JA du Tarn.

“On a passé beaucoup de temps en réunion, sur nos heures de travail. Beaucoup d’argent a été dépensé pour produire différentes études. On a joué le jeu, mais apparemment l’État n’est pas désireux de conclure…”, poursuit ce même agriculteur soucieux de rester anonyme compte tenu des tensions toujours vives sur le territoire. À côté de lui, un agriculteur tarnais d’à peine 30 ans s’exprime avec la gorge serrée par l’émotion : “On en a tellement ras-le-bol ! Le monde agricole fait le dos rond depuis trop longtemps. On a participé à deux cents réunions, on a écouté toutes les idées, on a fait toutes les études, on est maintenant arrivé au bout de la procédure et rien ne bouge ! Il faut conclure, ça a trop duré. On a fait tout ce qu’on nous a demandé en restant polis et courtois, mais au bout d’un moment ça va craquer. Ça devient dangereux pour tout le monde.”

“QU'EST-CE QU'ON VA  DEVENIR ?”

La sécheresse de cet été a cruellement rappelé un point sur lequel tout le monde est pourtant d’accord : la vallée du Tescou a besoin d’eau. "Cette année, mes rendements sont catastrophiques, explique ce producteur de grandes cultures et de melons à la tête de 100 ha. Il aurait suffit d’un tour d’eau en plus pour que j’arrive à vivre de mon travail, alors que là, je mange de l’argent avec ce que j’ai fait…” L’eau lui permettrait de sécuriser ses cultures et donc ses revenus. “On regarde la pluie tomber l’hiver, avec parfois des parcelles qui se retrouvent inondées, et l’été on voit les poissons crever car le Tescou est complètement à sec, déplore son voisin. Qu’est-ce qu’on va devenir dans dix ans ?”

Cette interrogation est d'autant plus insoutenable qu’elle met en lumière un paradoxe : la demande pour les produits locaux n’a jamais été aussi forte, mais les installations d’agriculteurs sont rendues impossibles faute d’eau. “J’ai régulièrement des demandes de jeunes maraîchers qui cherchent des terrains pour s'installer, constate Bernard Miramond, maire de Salvagnac. Mais quand ils voient qu’ils ne peuvent pas sécuriser leur production, ils font marche arrière. C’est dommage, alors que la conjoncture est là avec des cantines et des consommateurs en demande…”

Pour Marie-Line Lherm, maire de Lisle-sur-Tarn, conseillère départementale et co-présidente de l’instance de co-construction du projet de territoire, l’État se montre véritablement “irrespectueux. On a assumé collectivement la commande de l'État et nous sommes parvenus à un consensus. On attend maintenant qu’il se prononce sur la qualité du travail fourni.” Il y a urgence pour sauver la vallée. “Le désespoir n’est jamais bon”, rapelle le maire de Salvagnac.

D. Monnery

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