Dossier Sommet de l'Élevage 2025
Sommet de l'Élevage : le GDS veut jouer la carte de la prudence
Si une poignée d’éleveurs tarnais devait se rendre à Cournon la semaine prochaine, l’incertitude qui règne autour des risques sanitaires a totalement remis en cause leur participation.
Si une poignée d’éleveurs tarnais devait se rendre à Cournon la semaine prochaine, l’incertitude qui règne autour des risques sanitaires a totalement remis en cause leur participation.
“Prudence maximale au niveau du cheptel tarnais !” La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) plane sur l'organisation du Sommet de l’élevage cette année. La maladie - qui se transmet par piqûre d’insectes - évolue, et se propage : un cas a été détecté dans le Rhône, à un peu plus d’une centaine de kilomètres de Cournon. Les races laitières ont été les premières à se désister et annuler leurs concours respectifs. Jérôme Balaran, éleveur de Prim’Holstein et vice-président de la Maison de l’élevage du Tarn, restait perplexe quant à la tenue des autres compétitions : “Il est aujourd’hui impossible de garantir le fait de ne pas ramener la maladie. La position du bureau du GDS et de la Maison de l’élevage est claire : inviter les éleveurs tarnais à rester sur leurs exploitations.” La semaine dernière, les choses se sont accélérées : “Ça s'est décanté un petit peu tout seul. Tout le monde a peur des conséquences et surtout de la réglementation sanitaire.” C’est désormais une certitude, aucun éleveur tarnais ne se rendra au Sommet cette année.
"Ce n'est pas neutre"
Pour le moment, si la zone réglementée s'étend et évolue, la DNC n’a pas encore franchi les portes de l’Occitanie. Mais on le sait, tout peut aller très vite. “Le souci de cette maladie, c’est qu’elle se situe, selon la LSA (Loi de santé animale), dans la même catégorie que la fièvre aphteuse. C’est-à-dire qu’elle impose l’abattage total du foyer (pas l’élevage total, mais au moins un bâtiment) si un cas est détecté”, précise Jérôme Balaran. Selon lui, la réglementation sera appliquée sans exception : “L’abattage total ? Il y a des gens pour, d’autres contre. Mais aujourd’hui, la DDT applique cette loi, non pas française mais européenne. Et compte tenu du flou qu’il existe au ministère actuellement, je ne pense pas qu’il y ait de grands changements.” Les conséquences peuvent donc être lourdes pour les éleveurs si un animal contracte la maladie. “À Cournon il y a des vaches, mais aussi des chevaux, des moutons…qui eux n’ont pas de restrictions sanitaires pour le moment. Je pense que c’est dommage, pour un concours, de ramener la DNC dans la zone. C’est loin d’être neutre. Une fois que la maladie est là, c’est difficile de faire machine arrière.” Des propos lucides tenus par celui qui est un habitué de ce genre d'événements : “Je ne suis pas contre les concours, loin de là ! Je fais moi-même partie des gens qui y participent régulièrement. Mais il faut anticiper. Le sommet pousse les syndicats de race à monter au concours, mais ce n'est pas eux qui en subiront les conséquences économiques par la suite. Je pense qu’il faut jouer la carte de la prudence. Pour son élevage personnel, mais aussi pour ses voisins.”
C’est donc sans regret, mais non sans déception, que les quelques éleveurs tarnais resteront sur leurs fermes la semaine prochaine. “On comprend qu’il y a un enjeu économique important pour certains. Mais il peut être, dans l’autre sens, encore plus important. Nous estimons qu’il vaut mieux prévenir que guérir.”