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Tarn : en lice pour Miss et Mister Agricole 2026
Le 6 décembre, les nouveaux Miss et Mister France Agricole 2026 seront annoncés. Les Tarnais, Crystèle Gourjade et Romain Resseguier, se présentent pour promouvoir l'agriculture.
Le 6 décembre, les nouveaux Miss et Mister France Agricole 2026 seront annoncés. Les Tarnais, Crystèle Gourjade et Romain Resseguier, se présentent pour promouvoir l'agriculture.
Deux Tarnais. Une femme, un homme. L’une élève des chèvres angora. L’autre des brebis. Tous deux aspirent à devenir respectivement Miss et Mister France Agricole 2026.
Promouvoir l'agriculture
Du haut de ses 24 ans, Crystèle Gourjade affiche une détermination sans faille. «Je me présente pour promouvoir l’agriculture et plus particulièrement l’agriculture féminine, la filière mohair et les petites structures. Je veux montrer qu’il est possible de vivre sur une petite exploitation dans une filière atypique». Femme, de surcroit jeune, elle doit redoubler d’effort pour faire sa place dans un milieu «masculin et fermé». Elle tente sa chance pour la deuxième année consécutive en raison notamment de la notoriété du concours. Chaque année, près de 8 millions de personnes le suivent. «Il y a des retombées des mois après. Cela crée de l’interaction avec les gens, c’est une belle aventure qui nous challenge à faire de belles publications sur les réseaux sociaux», explique la jeune femme. Passionnée par son métier et par la transmission, Crystèle Gourjade voit ce concours comme une belle opportunité pour le promouvoir plus largement et auprès d’instances auxquelles elle n’a pas accès pour le moment. De son côté, Romain Resseguier se présente pour «montrer la réalité du métier. A la télé c’est du fake», explique-t-il. Fier de montrer son élevage, il veut aussi mettre en lumière les jeunes qui font ce métier. Au début, il s’est inscrit au concours un peu par hasard puis petit à petit il s’est laissé prendre au jeu. Adepte des réseaux sociaux, il poste au quotidien une photo ou une story et affiche 500 followers sur Instagram. Il aime suivre les comptes d’autres agriculteurs pour observer des manières de travailler différentes. Pour lui, le concours est surtout l’occasion de montrer la richesse du monde agricole, le savoir-faire en jeu et de rendre hommage aux anciens. «Le passé est parfois effacé par la technologie mais si on en est là aujourd’hui c’est aussi grâce à eux», affirme-t-il.
Proposer deux visions de l'élevage
Avec ses 33 000 followers sur Tik-Tok, Crystèle Gourjade révolutionne à elle seule sa commune de Saint-Jean-deVals. Tant et si bien que récemment elle a reçu la visite d’un député et du maire. La jeune agricultrice élève 60 chèvres angora et s’occupe de près de 150 animaux au total puisqu’elle a décidé d’ouvrir une ferme pédagogique dès son installation en septembre 2023. Cinquième génération sur les terres familiales, sur une petite superficie de 38 hectares, elle reprend le flambeau malgré la réticence de son père, ancien éleveur de bovins viande. «Cela m’animait de pouvoir faire vivre l’exploitation, de la rendre viable, de trouver une activité rentable». Pourquoi les chèvres angora ? Elle les trouve douces, calmes et elle apprécie pouvoir suivre autant les mâles que les femelles tout au long de leur vie. Romain Resseguier, quant à lui, s’est installé en 2017 à Paulinet avec deux associés, Manuel et Julien Panis. Grâce à son oncle, depuis tout petit, il «baigne dans un environnement agricole». Passionné par l’élevage de brebis laitières, il gère avec ses associés - désormais au nombre de trois avec l’arrivée de Jérémy Panis cette annéeun troupeau de 920 têtes. «J’aime la diversité du métier, on touche aux bêtes, aux cultures». D’ailleurs, ils produisent foin, orge et triticale pour de l’auto-consommation. Contrairement à Crystèle qui dirige son exploitation seule, Romain apprécie la direction conjointe du domaine. «Le matin quand on se lève on sait qu’il y aura toujours une surprise. Quand on est quatre, que quelque chose ne fonctionne pas, on n’est pas tout seul à ruminer le problème. On a de l’aide et on trouve plus facilement une solution».
Commercialiser et diversifier le travail
Si Crystèle Gourjade travaille seule, elle sait s’entourer. Elle fait notamment partie de l’association le Mohair des Fermes de France. Cette dernière réunit 140 éleveurs de chèvres angora et transforme près de 11 tonnes de laine brute par an. «Grâce à la coopérative, on mutualise les laines pour la transformation et on réduit nos charges. Elle s’occupe de la teinture, du peignage, du lavage, du cardage et du tricot». Les éleveurs proposent donc des produits standard mais ils peuvent aussi, comme c’est le cas de Crystèle, fabriquer leurs propres modèles. Au total elle offre un choix de six modèles de pulls, huit de chaussettes et vingt-cinq pelotes qu’elle commercialise directement dans son magasin (sur rendez-vous) ou via son site Internet. Au-delà de l’élevage de brebis et de vaches (une mission plutôt dévolue à Julien sur des terrains basés à Teillet), Romain Resseguier a créé avec ses associés une entreprise agricole pour faire de la prestation de services : fauche, enrubannage, labour, semis, épandage. «Ces prestations nous permettent de générer un revenu et d’avoir accès à un matériel plus performant» explique l’agriculteur.