UE/Mercosur : sous pression agricole, la France se veut «très ferme» dans son opposition
À l’approche d’échéances décisives pour la ratification de l’accord commercial UE/Mercosur, le secteur agricole maintient sa pression pour en obtenir le rejet par les décideurs européens. Alors que la position de la France sur ce sujet apparaissait plus floue qu’il y a quelques mois, les agriculteurs ont manifesté, le 12 novembre à Toulouse, forçant le chef de l’Etat à leur assurer, qu'en l'état, l'accord «recueillera un non très ferme de la France», selon des propos rapportés par Annie Genevard. Et la ministre de l’Agriculture d’ajouter qu’en l’absence de clause de sauvegarde, de «mesures miroirs» ou encore de «contrôles aux frontières», «la France ne peut pas valider à ce stade le projet d’accord avec les pays du Mercosur parce que ce projet d’accord ne protège pas les intérêts de nos agriculteurs». Une position capitale en vue d’une éventuelle minorité de blocage au Conseil de l’UE. En parallèle, à Strasbourg, ce sont dorénavant 150 eurodéputés qui souhaitent solliciter un avis juridique de la Cour de justice de l’UE sur la compatibilité de l’accord avec les traités européens. La résolution sera officiellement déposée le 14 novembre en vue d’un vote en plénière entre le 24 et le 27 novembre. En cas d’issue positive, le processus de ratification pourrait être bloqué.