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Projet
Un besoin en énergie, dans les deux sens du terme ! 

Sandrine Chambert a décidé d’investir sur la création d’un bâtiment d’élevage pour son exploitation. La question du photovoltaïque s’est alors naturellement posée, et le projet s’est concrétisé.

La tâche n’a cependant pas été rendue facile par ces aléas qui surviennent parfois là où on en a le moins besoin ! Installée depuis 2007, Sandrine Chambert est éleveuse en bovin viande sur la commune de Saint-Martin-Laguépie (Tarn). Mise en service en juin 2022, sa centrale photovoltaïque découle d’une réflexion mûrie depuis de nombreuses années. Et si on a tendance à présenter cet investissement comme un projet, l’éleveuse préfère elle le décrire comme une “aventure” !

Un projet nécessaire

Le projet s’est bâti sur les cendres de précédentes réflexions. En effet, c'est assez tôt, en 2009, que l’éleveuse a commencé à évoquer l’idée d’investir sur un nouveau bâtiment. “La nécessité était là, mais ce n’était pas le cas du moyen de financement, ni des solutions des différentes questions juridico comptables ni de l’énergie nécessaire pour me jeter à l’eau,” confie Sandrine. La nécessité de construire un nouveau bâtiment se faisait de plus en plus pressante au fil des années. Les raisons étaient multiples : “J’avais pour objectif d’améliorer la productivité, la qualité de travail, mais aussi et surtout mon bien-être et celui des animaux. Je voulais continuer à travailler dans des conditions agréables, et ce besoin en bâtiment était évident”, témoigne l’éleveuse. Elle a toujours eu la volonté de construire sa structure en bois, et ce pour diverses raisons : “C’était tout d’abord l’idéal au niveau de l’ambiance et du bruit. Et ensuite par rapport aux écarts de températures : sur des bâtiments métalliques c’est une fournaise pendant l’été !” De plus, l’esthétique est de mise, et le bâtiment se fond à merveille dans le paysage environnant l'exploitation. Sur ce projet de bâtiment a alors été mis en place un projet d’installation de panneaux photovoltaïques. Les 500m² de ces derniers reposent sur une toiture en fibrociment, et représentent “une manière de diversifier mes revenus et surtout une solution de financement pour une partie de mon bâtiment”, nous explique Sandrine Chambert, qui revend aujourd’hui la totalité d’électricité qu’elle produit. L’éleveuse nous confie qu’elle a eu recours à une formation photovoltaïque en 2018 : “Elle m’a bien boosté ! Elle m’a aussi montré qu’il y avait beaucoup d’interrogations juridiques et comptables à se poser.”

En 2019, le projet se lance réellement

La première rencontre avec les charpentiers arrive au second semestre de 2019. Le mois de février 2020 marque lui l’obtention du permis de construire et le dépôt du dossier de subvention pour Sandrine. En ce qui concerne l’installation photovoltaïque, les rapports avec les banques n’ont pas été d’une fluidité d’enfer : “Souvent, les banques souhaitent connaître le coût de raccordement. Néanmoins, pour le connaître, il faut poser un dossier auprès d’Enedis qui demande l’accord de la banque, déclare l’éleveuse dépitée. Il faut beaucoup de patience, de calme et de détermination”, confie-t-elle. Vient tout de même le moment où ces réponses arrivent : le coût du raccordement s’élève à 17 475 € HT pour cette installation située à environ 80 m du réseau. C’est à la société Sud Solar System (qui fait partie de la Chambre d’agriculture de l’Ariège, partenaire de la Chambre d'agriculture du Tarn pour les projets photovoltaïques) que l’éleveuse tarnaise a fait appel pour la mise en place de sa centrale photovoltaïque.

Des soutiens indispensables 

“Le premier frein dans un projet comme celui-ci, c’est nous même”. Selon Sandrine, arriver à dépasser ses doutes et ses craintes n’est pas toujours chose aisée. C’est pour cela qu’elle a fait appel à Nathalie Maurs, conseillère et coach d’entreprise à la CA81, afin d’appréhender au mieux les différentes étapes et échéances de son projet. “Le rôle de Nathalie n’est vraiment pas négligeable. Cela a été très bénéfique pour moi” explique l’éleveuse. Elle a également pu compter sur le soutien indéfectible de son mari Jean-Christophe : “C’est un des partenaires très important dans mon projet. Il a accepté de me donner le terrain car j’étais locataire, et il a été présent dans les moments décourageants, notamment parfois vis-à-vis de certains interlocuteurs. Énormément de personnes m’ont également soutenue, et je ne pourrais certainement pas toutes les citer !”

Un “volet humain” colossal 

“Quand on regarde le projet final, on ne voit que le bâtiment. On ne voit pas tout le volet humain qu’il y a derrière”, confie Sandrine Chambert, qui indique que janvier 2020 en a été le symbole parfait : “À ce moment-là, je rencontre tout un tas d’intervenants, pour simplement essayer d’y voir plus clair. Mais souvent, j’ai fait le constat d’être partie avec beaucoup de questions et de revenir avec pleins d’autres ! Il y a beaucoup de démarches administratives, beaucoup d’interlocuteurs, et il est parfois difficile d’avoir la bonne information et de bien la comprendre, car Enedis et EDF ont un langage qui leur est propre.” Effectivement, de nombreuses échéances sont à avoir en tête, et il est important de ne pas s’y perdre. L’éleveuse se permet alors de glisser quelques conseils aux futurs porteurs de projets : “C’est important de bien formuler ses questions, après s’être accordé un temps de maturation, notamment sur la partie juridique. Ensuite, il faut vraiment s’assurer que tous les corps de métier soient coordonnés : du terrassier aux monteurs de la centrale en passant par les maçons et les charpentiers.”

“Une sacrée aventure !”

La charpente et la toiture du bâtiment ont été terminées début février 2022, tandis que la centrale électrique a pris un peu plus de retard : malgré une mise en service demandée en avril, les panneaux photovoltaïques n'ont commencé à produire que fin juin. La prochaine étape consistera à accueillir le troupeau à l’intérieur du bâtiment, ce qui est prévu pour cet été. Sandrine est aujourd’hui fière d’avoir passé le plus gros du projet : “C’est une sacrée aventure quand même ! Je dirais que la grande difficulté c’est vraiment de trouver les bons interlocuteurs et leur faire confiance. Je serai complètement rassurée dans quelques années quand j’aurais un peu plus de recul !” À ce jour, l’installation de 100 kWc de puissance a atteint l’objectif attendu sur ses six premiers mois de production.

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