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Un nouveau président pour les jeunes agriculteurs

L’assemblée générale qui s’est tenue la semaine dernière à la salle événementielle de Pratgraussals à Albi en présence d’un large parterre de partenaires  et élus s’est ouverte autour d’un nouveau président : Christopher Régis succède à Christophe Rieunau, désormais vice-président. Si à 34 ans, le nouveau président ambitionne de renouer d’indispensables liens avec ses cantons (15) et de promouvoir le nécessaire renouvellement des générations, gage d’un avenir, l’heure est de répondre aux difficultés conjoncturelles et structurelles rencontrées par la profession et, plus largement, le monde agricole. «La colère gronde dans les fermes» constate-t-il amer. Les témoignages inquiets voire alarmistes auxquels s’ajoutent les incertitudes géopolitiques actuelles, affluent depuis quelques semaines, notamment depuis la fin du salon international de l’agriculture de Paris et, le conflit Ukraino-russe. Dès lors, face aux crises successives, comment répondre à la nécessité de produire davantage et mieux ? Avec quels moyens et outils ? Avec quelles règles ? Comment valoriser localement son savoir-faire et, finalement vivre décemment de son travail ?
 

Répondre aux besoins et attentes des consommateurs

De quoi nourrir les échanges et discussions avec les parlementaires présents dont la députée Marie-Christine Verdier-Jouclas insistant sur la nécessité «d’avancer en trouvant un équilibre entre une juste rémunération des producteurs, la qualité sanitaire et environnementale de leur produit et une alimentation saine et durable, et ceci même si tout ne marche pas comme prévu et voulu». D’où les correctifs apportés à la Loi dite Egalim à l’automne dernier (lois de 2 octobre 2018 et 18 octobre 2021) dont certaines mesures s’appliquent depuis janvier. Et l’élue de vouloir saisir l’opportunité de la présidence française de l’Union européenne pour mettre en place une «clause miroir» sur les productions agricoles permettant plus de réciprocité dans les accords et échanges commerciaux internationaux (avec notamment des normes comparables à celles pratiquées en France…). Dès lors, le développement des circuits courts peut-il apporter un peu d’air aux agriculteurs tarnais ? En ce sens, Maryline Lherm, la vice-présidente du Département en charge de l’Agriculture, rappelle la mise en place d’une plateforme, Agrilocal 81, véritable outil de développement et de promotion des circuits alimentaires de proximité. Autant d’enjeux et défis socio-économiques auxquels, entre «logique collective et individuelle» comme le note le sénateur Philippe Bonnecarrère, les jeunes agriculteurs sont confrontés. Dans un contexte financier se dégradant de jour en jour où la trésorerie fait défaut, ce challenge n’est pas des plus simple. Face à la baisse constante depuis trois ans (et autant de crises successives) des revenus moyens, un «quoi qu’il en coûte» pour les agriculteurs se fait espérer ! Sans compter la flambée des prix tant du gasoil non routier (GNR) des engins agricoles, de l’alimentation animale, des engrais et autres… nécessaires au quotidien de l’exploitation. Bref, du pain sur la planche pour Christopher Régis le nouveau président de nos Jeunes Agriculteurs…

Garder espoir en ses générations à venir…    

Pour autant, cette morosité ambiante ne doit pas faire oublier la résilience des agriculteurs et d’autres enjeux essentiels comme le renouvellement des générations. Ainsi, Christopher Régis qui veut en faire son cheval de bataille de se réjouir des 69 nouvelles installations en 2021 dont plus des trois quarts en zone défavorisée et près d’un quart en zone montagne. Un tiers sont des femmes, et, gage d’avenir, leur moyenne d’âge de 30 ans ! En ce sens, les JA participent régulièrement à la promotion de leurs métiers et à la sensibilisation de leur travail à travers tant des rencontres que des semaines dédiées auprès des futurs agriculteurs. La relève est là, bonne graine ne saurait mentir ! 

Nouveau bureau de JA81