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Céréales
Un nouveau silo bio chez RAGT à Viviers-Les-Lavaur

Prête pour la récolte 2021, cette infrastructure de collecte a été présentée le 3 juin à une trentaine de personnes, dont 20 agriculteurs bio, suite à l’invitation de la Chambre et du négoce. 

Déjà présent historiquement sur le Tarn et l’Aveyron, RAGT a lancé sa première collecte bio sur sa zone en 2016 avec un stockage sur Flavin (12). En 2020, ce sont près de 1 800 tonnes qui ont été collectées, principalement du blé et du seigle (70% de la collecte). La mise en service d’un nouveau silo dans cette zone du Lauragais, qui concentre la majorité des surfaces céréalières en AB, répondait à plusieurs objectifs : développer la collecte bio dans le Tarn et en faciliter la logistique, tout en offrant un service de proximité à ses adhérents.

Une capacité de 2 500 tonnes 

La conversion du silo conventionnel existant à travers des aménagements importants a été l’option retenue par RAGT. Au total, 2500 tonnes de grains pourront y être stockées. Un trieur rotatif Marot 4 grilles de capacité 100 t/h a remplacé l’émotteur, pour du triage fin, avec l’objectif à moyen terme de trier des méteils. Le système de nettoyage et de transport des grains a été automatisé pour éviter toute contamination croisée, et les capacités de ventilation optimisées pour une meilleure conservation des récoltes. 
Sur place, le stockage des blés, orges et seigles meuniers BIO est prévu, sachant que RAGT, grâce à des partenariats commerciaux avec Agribio Union, est en capacité de collecter pratiquement toutes les espèces en bio. Ses autres clients sont les éleveurs, ainsi que des meuniers.

Un atelier sur le marché du blé tendre bio

L’après-midi s’est organisée autour de 3 ateliers tournants (sur le marché du blé bio, la fertilisation des blés et les maladies sur céréales) et d’une visite de parcelle. Rémy Suau, responsable collecte à RAGT, a présenté les spécificités du marché bio avec un focus sur le blé qui représente la majorité des utilisations des fabricants d’aliments du bétail et des meuniers. Ces derniers, dont les besoins ont doublé sur les 5 dernières années, partagent les risques en s’approvisionnant sur différents bassins de production. 
La collecte de blé bio au niveau national s’annonce en forte hausse en 2021, + 60% (225 000 t de collecte), tandis que les tendances de prix, en cours de fixation, seraient en baisse de l’ordre de 5-10 %, lié au nombre de conversions et à la concurrence accrue de  nouveaux bassins de productions (Nord /Est France). L’Occitanie pour se démarquer devra rechercher des spécificités (blé biscuitier, cultures de niche…).

Un atelier sur la fertilisation

Serge Moncet, responsable du service Agronomie à RAGT a animé un atelier sur les leviers favorisant le taux en protéines (11% pour un classement meunier). Parmi eux, l’effet variétal joue un rôle important, l’objectif étant de choisir des variétés offrant un bon compromis entre le rendement et le taux de protéines tel qu’illustré par Arvalis. Les couverts végétaux à base de légumineuses et le choix du précédent constituent un levier important, avec des restitutions d’azote sur le blé pouvant aller jusqu’à 60 unités. 
Enfin, pour bien positionner les fertilisants, il est important de tenir compte des besoins du blé, qui vont croissants à compter du stade épi 1cm. Un 1er apport de fertilisant organique en sortie d’hiver peut être utile si les conditions climatiques sont favorables. Attention, depuis le 1er janvier 2021, la réglementation européenne de l’agriculture biologique interdit l’usage des effluents d’élevage dit «industriels» sur les terres bio, ce qui va nécessiter de repenser les stratégies de fertilisation.
Maëva Colombet, conseillère grandes cultures bio à la Chambre d’agriculture, a présenté les principales caractéristiques et leviers pour éviter les maladies fongiques sur blé. La carie et l’ergot notamment connaissent une recrudescence dans le Tarn ces dernières années. Le champignon responsable de la carie ne crée pas de toxicité pour l’homme et l’animal mais un déclassement du lot (problème d’appétence/odeur) et sa présence empêche le retour des céréales sur la parcelle contaminée avant 5-7 ans. Après analyse en laboratoire, le traitement de semences par du vinaigre est le plus indiqué dans son rapport efficacité /prix. 
La toxicité élevée de l’ergot (alcaloïdes) nécessite une grande vigilance quant à la présence d’épis contaminés au champ. Le tri sévère des semences de ferme ou l’achat de semences certifiées limitent fortement le risque car il n’existe pas de traitement efficace. Globalement les maladies foliaires sont bien moins présentes en AB du fait de densités plus faibles, d’apports moindres en fertilisants et de rotations plus longues. La présence de rouilles jaune et brune est toutefois possible, le choix de variétés résistantes est donc primordial. Les mélanges de variétés favorisent la résilience face à l’apparition de maladies.

Visite d’une parcelle de blé bio à Roquevidal

Malgré son absence, M. Catala a gentiment accepté de nous accueillir sur sa parcelle et Serge Moncet nous a présenté l’itinéraire technique de sa culture de blé semé début novembre,  avec un précédent pois chiche (17 qtx/ha). Les repousses de pois chiches sont restées tout l’été dans le but de favoriser l’enrichissement en azote dans le système de rotation. Un premier déchaumage à disque indépendant a été réalisé le 28 octobre suivi d’un second avec un outil à dent à ailette le 11 novembre. 
Le semis d’un mélange de 90 % d’Izalco et de 10 % de Forcali a été réalisé le 14 novembre à une densité de 180 kg/ha (un peu clair pour ce type de blé de force). Enfin, un passage de herse étrille agressif a été réalisé le 1er mars dans le but d’éliminer les indésirables présentes. Aucun apport d’azote n’a été réalisé compte tenu du précédent légumineuse. La parcelle est très propre malgré quelques pieds clairsemés de folle avoine. La régularité de la parcelle nous permet d’estimer un rendement de ce mélange autour de 20-25 qtx.

Article réalisé avec la participation financière de la Région Occitanie.

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