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Valdériès
Main d'œuvre : un projet concrétisé en zone d'élevage

Un jeune salarié a récemment été recruté à temps plein au sein de la Cuma de Valderiès. “Nous avons pris ce risque, cela s’avère payant aujourd’hui”, se satisfont les membres du bureau. 

Damien Cabot et Rémy Massie, éleveurs bovins, sont respectivement président et trésorier de la Cuma, qui témoigne d’une actualité dense ces derniers temps. Du moins pour les membres du Conseil d’administration, qui ont du fil à retordre depuis la création d’un poste à temps plein sur la coopérative, qui existe depuis les années 1980.

Un temps plein qui répond aux attentes 
C’est par un contrat en apprentissage que l'aventure a commencé pour Morgan, jeune agriculteur de 20 ans. Une période d’un an à temps partiel réussie qui a par la suite découlé sur une embauche à temps plein il y a quelques mois. “Pour l’instant on s’y retrouve. On avait peur de ne pas pouvoir atteindre le temps plein, mais on est structuré pour pouvoir y arriver. Ce qu’il faut travailler, c’est la gestion des périodes de pics et de creux dans l’année. Pour cette première année, les semis ont été décalés, donc cela nous a permis de lui donner du travail”, commente Damien Cabot. Le salarié s’attelle à des tâches en service complet (épareuse, ensileuse, fauche, presse à bottes carrées), mais aussi à l'entretien du matériel. De plus, il est à la disposition des adhérents sur leurs exploitations respectives : “La demande en termes de main d'œuvre est de plus en plus croissante. Morgan peut partir prêter main forte pour plumer des canards, pour l’irrigation par exemple ou pour remplacer certains éleveurs partis en congés. Il a une capacité à s’adapter à différents types de situation malgré son jeune âge. Il apprend vite, c’est top !“ souligne le président de la coopérative. Des propos largement confirmés par son collègue trésorier : “Trouver un jeune qui conduit un tracteur, c’est facile. Mais trouver un jeune qui est aussi bon sur le tracteur que derrière les vaches, ce n’est pas aussi simple ! Morgan est déjà autonome dans son travail, on est satisfaits.”

Un rythme de croisière à trouver 
“Lui il découvre le monde du travail, et nous le monde du salarié !” Avec des départs à la retraite de plus en plus nombreux, le besoin de s’appuyer sur un salarié s’est fait ressentir à la Cuma de Valderiès, qui a par conséquent évolué. Désormais, la gestion de la coopérative est tout autre : “Il faut maintenant que tout le monde apprenne à “consommer” le salarié ! Certains anticipent, d’autres moins. Il faut que chacun y mette du sien. De notre côté, c’est sur la partie économique que l’on va devoir être attentif, mais on apprend ! Dans tous les cas, le salarié, il faut le nourrir de travail ! Et franchement, on voit bien que cela a redynamisé le groupe. Ça amène de la demande”, constate Rémy Massie. Souplesse et fermeté doivent trouver un terrain d’entente pour animer au mieux et le plus judicieusement possible la Cuma : “Oui, il faut aussi apprendre à être ferme désormais ! Pour les jours de congés notamment. Mais pour l’instant tout se passe très bien. Là par exemple, notre salarié a été demandeur pour partir au ski, on est pas contre ! Et puis…il vaut mieux qu’il parte au ski en février plutôt qu’à la plage en été en pleine période de remplacements ! (rires)” poursuit Damien Cabot.

La gestion, pas une mince affaire
La preuve : “Personne ne s’est bagarré pour prendre la place de l’ancien bureau !” Avec une trentaine d’adhérents dont une quinzaine d’actifs, la Cuma de Valderiès vit bien. Elle le doit notamment à une charge mentale plutôt bien distribuée : “Nous sommes 3 au bureau (NDLR : Damien, Rémy et Marius, le responsable du salarié), et nous fonctionnons tous les 3 ensemble. Les tâches sont bien dispatchées entre nous, et les responsabilités ne sont pas que sur une personne”, témoigne le président. Rémy atteste lui d’une certaine pression, toutefois mélangée à une sérénité confortable : “C’est vrai que nous sommes tous les trois bien complémentaires. Le but, c’était de se délester des grosses tâches. Gérer un salarié, c'est un petit peu de pression. Pression car c’est une gestion différente d’une machine ! On gère un humain, et les demandes qui vont avec. Mais cette embauche permet d’entrevoir l’avenir de manière plus sereine.”

Une organisation à étoffer 
Tous les matériels mis à disposition sont assez spécifiques, et chaque adhérent est responsable de l’un d’entre eux. “Celui qui casse, il paye ! Cela permet de responsabiliser un petit peu. Nous savons que l’on peut s'appuyer sur le règlement intérieur. Parfois c’est barbare, mais au moins quand le souci arrive, on ne se trouve pas démuni. En ce qui concerne la trésorerie, nous avons mis en place les prélèvements mensuels. Cela nous convient mieux, et même les adhérents ont été demandeurs”, expliquent les deux responsables. Aujourd'hui, la coopérative recherche des locaux : "C'est dans les projets à venir. Ne serait-ce qu’un petit atelier pour commencer. Avec le salarié, ça va devenir de plus en plus urgent oui. Il faut faire en sorte que cette situation ne soit que ponctuelle”, confie Damien Cabot. 
La nouvelle direction prise par la Cuma de Valderiès avec l’embauche d’un salarié à temps plein permet à ses adhérents de profiter de certains matériels utilisés que ponctuellement sur les fermes. “On optimise pas mal d’investissements. Nous avons parlé de pression et d’organisation, mais il y a quand même beaucoup plus d’avantages que de contraintes. Le seul petit bémol qu’on ne pourra jamais contourner : on a les pics d’activité un petit peu tous au même moment !”, concluent Damien et Rémy.

A découvrir également dans notre édition d'autres expériences de collectif en agriculture.

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