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Equipement : un outil polyvalent flotte dans une bergerie de 1984

À Villefranche d’Albigeois, le Gaec du Baylou a réduit la pénibilité du soin quotidien du troupeau ovin grâce au paillage suspendu. Explications.

Désireux d’améliorer les conditions de travail, les membres de la famille Galinier avaient réfléchi en 2019 à moderniser la bergerie qui contient près de 300 bêtes. L’objectif était de réduire la pénibilité des tâches d’alimentation et de paillage. «On avait prévu d’installer des tapis d’alimentation, se rappelle Ludovic Galinier. Mais ça ne résolvait pas le problème du paillage et de la distribution des concentrés.» Un rallye bergerie a élargi leur réflexion au point de changer complètement leur projet. Du fait de sa faible hauteur, ils pensaient leur bâtiment incompatible avec un système de pailleuse suspendue.

TRÈS PEU D’AMÉNAGEMENTS NÉCESSAIRES

L’entreprise Bories Équipement a étudié la bergerie et proposé son système Interface qui oriente la dérouleuse-pailleuse, la monte et la descend. L’ensemble est fixé à un monorail qui ressemble, vu de haut, à une canne (ou un sucre d’orge). Ceci car deux aires paillées sont accolées et séparées en partie par un mur. L’extrémité près des portails sert de zone de chargement au sol. L’autre est destinée au remplissage des céréales. Il a fallu ajouter une vis et percer un mur pour connecter cette dernière au circuit de distribution qui va aussi au bâtiment des chèvres.

L’ensemble est piloté par une radiocommande qui n’attire aucune critique après un an d’utilisation. «C’est notre père qui l’utilise tous les jours, précise Anthony Galinier, même si la technologie n’est pas ce qui le passionne le plus, il s’est vite habitué.» Les autres utilisateurs reprennent vite leurs repères quand ils viennent en remplacement.

100 % DE LA RATION EST DISTRIBUÉE AVEC LA MACHINE

La configuration retenue par les éleveurs supporte des balles d’enrubanné de 650 à 700 kg. Elle comprend un bac à céréales qui contient 150 kg séparé en 50/50. Chaque partie est équipée d’un doseur. Les sacs de minéral de 25 kg (ou les seaux) sont versés dans une trémie plus petite. Une distribution de concentré liquide est également possible. «Nous avons demandé les pompes et la tuyauterie et mon père a rajouté des supports pour les bidons de paraffine, de propylène-glycol ou de vitamines», explique Ludovic Galinier

La polyvalence de cet outil a été complétée par un accessoire astucieux ajouté par l’utilisateur principal. Un canal en inox muni d’une casquette orientable permet ainsi de distribuer dans une mangeoire puis une autre par un geste simple. Cette adaptation de la descente verticale de granulés standard permet d’atteindre chacune des mangeoires qui sont séparées par un couloir d’homme surélevé.

GAIN DE TEMPS À TOUS LES NIVEAUX

Le paillage et l’affouragement demandaient 30 minutes par jour au minimum avec l’ancien système. Il s’agissait d’un cadre suspendu par un treuil à une poutre dans lequel était piquée une balle. «Tous les jours, il fallait bouger deux balles rondes et 12 seaux d’aliment à la main» se souvient Anthony Galinier. La pénibilité a été nettement réduite mais le temps gagné est également conséquent. Tout est fait en 10 minu-tes dorénavant. La consommation de paille a également diminué «de 30 à 40 %» avec un meilleur démêlage.

Pouvoir survoler les aires paillées avec l’outil n’est pas un changement anodin. «Avant pour bien faire, il fallait être trois pour pailler, signale Ludovic Galinier. Il y avait des mangeoires un peu partout, il fallait enjamber les clèdes.» Pour gagner du temps, l’automotrice de paillage arrivait dès que possible dans la campagne. «On devait bouger davantage les bêtes et on avait tendance à lâcher les agneaux plus vite, précise Anthony Galinier. Ce qui avait l’inconvénient de créer des lots trop gros et peu homogènes.»

DES ÉLEVEURS RAVIS

La recherche d’un point négatif à la machine se révèle compliquée pour les membres du Gaec. Même si le montant est conséquent, l’investissement en valait la chandelle. «C’est un grand progrès sur le confort au quotidien pour notre père qui a longtemps travaillé dur, souligne Anthony Galinier. Et tout le monde en bénéficie !»

Les performances de la pailleuse suspendue vont sans doute accélérer l’évolution de l’autre atelier de production de la ferme où un feedcar pour l’aliment est en fonction. Les 700 chèvres verront peut-être un nouvel outil passer au-dessus d’elles. Le volet nutrition pourrait y être encore amélioré en déroulant des associations de fourrages plus complètes chaque jour. Cette machine ne manque décidément pas d’air !

F. Roussel

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