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Cultures
Le chanvre : une diversification intéressante ?

Le potentiel de cette plante a été présenté lors d’une rencontre organisée par la Chambre d’agriculture du Tarn avec des acteurs et des agriculteurs engagés dans cette filière.

Du textile, de la farine, de l’huile, des cosmétiques, des produits pharmaceutiques, des matériaux composites pour l’aéronautique, de la litière pour animaux, des appâts pour poisson… C’est dingue tout ce que l’on peut produire à base de chanvre. Cette plante ne manque pas de qualité et peut offrir une source de diversification intéressante. Bien sûr, elle souffre toujours d’une aura sulfureuse à cause de la confusion avec la culture de produits stupéfiants qui peut en être faite. Mais cela ne concerne que quelques variétés, interdites en France, alors que de nombreuses autres variétés, dénuées de propriétés psychotropes (teneur en THC inférieure à 0,2%), peuvent être cultivées en toute légalité(*).  Et à l’heure où la réglementation française est en passe d’évoluer sur certains débouchés supplémentaires, la Chambre d’agriculture du Tarn a organisé une journée d’information à destination des agriculteurs tarnais, mercredi 10 novembre, pour présenter tout le potentiel que peut représenter le chanvre pour nos terroirs et les débouchés existants en région.

Les avantages de cette plante sont nombreux : elle offre un fort intérêt agronomique, elle n’a que peu de besoins en eau, elle nécessite peu voire pas d’intrants, elle est adaptée à nos terroirs, et peut offrir une source de diversification intéressante.
Deux opérateurs qui essayent actuellement de mettre en place une filière chanvre pour la fibre textile et les graines sont venus présenter leur démarche.
Julien Bonnet, co-fondateur de Chanvre occitan, généticien chercheur passé par l’Inra et Syngenta, veut promouvoir une industrie textile plus responsable en réactivant le savoir-faire occitan pour surfer sur la vague du “made in France”. En 2021, il a passé des contrats avec des agriculteurs pour 72 hectares dans toute la région, du Gers à la Lozère. Pour la prochaine campagne, il prévoit de se concentrer sur une cinquantaine d’hectares dans le Tarn et l’Aude en privilégiant des petites surfaces par agriculteurs de l’ordre de 2 hectares pour limiter les risques. 
Sophie et Abel Pouget, viticulteurs à Virac et fondateurs de Viridi Gallus, ont, de leur côté, obtenu le soutien financier de la Charente-Maritime pour développer une filière similaire dans le département aquitain. Après 38 hectares implantés en 2020, et 63 en 2021 ils comptent passer à 72 hectares pour la prochaine campagne.
Le principal enjeu pour la filière actuellement est de réussir à mettre au point une machine performante pour le défibrage des fibres longues du chanvre.

(*) Terres Inovia fait le comparatif sur son site des différentes variétés et de leurs caractéristiques.

Pour en savoir +
Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter Camille Bourgois, conseillère à la Chambre d’agriculture du Tarn, au 06 69 46 62 53.

“Un bon précédent pour céréales”

Deux céréaliers audois installés du côté de Castelnaudary, Romain Planes (en agriculture biologique) et Jérôme Barthès (en agriculture conventionnelle), sont venus témoigner de leur expérience  avec Chanvre occitan. “Nous cherchions une culture différente du traditionnel blé dur - tournesol pour diversifier notre assolement. Nous étions novices. L’avantage du chanvre, c’est que ça laisse un sol propre, très bien nettoyé, et sans intrant, même en conventionnel. C’est un bon précédent pour céréales.” Pour la fauche l’andainage et la presse, les agriculteurs ont fait marcher l’entraide avec les agriculteurs voisins engagés dans la même expérimentation qu’eux sur de petites surfaces d’un ou deux hectares pour limiter les risques. Au 20 août, tout était fauché. Il faut retourner les andains une fois. Le rouissage est une étape délicate à gérer sur la parcelle.

La culture du chanvre

• Pratiques : agriculture conventionnelle ou agriculture biologique.
• Semis : printemps.
• Récolte : début août pour la fibre suivi d’un mois de rouissage, andainage et pressage dans l’automne, septembre pour les graines.
• Type de sol : profond, PH neutre.
• Fertilisation : la plante a besoin de 100 unités.
• Traitement : aucun jusqu’à la récolte.
• Irrigation : pas de besoin particulier.
• Gel : à partir de  -5C°.
• Rotation : tous les 5 ans.
• Rentabilité : 815€/ ha marge semi-nette pour le chanvre bio non battu (que la tige, pas la graine) ; 790€/ha pour chanvre battu (graine + tige), selon les données de Chanvre occitan.
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