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Une matinée technique sur la production de lentilles bio

La coopérative agricole de Carmaux a organisé, en lien avec la Chambre d'agriculture, une matinée technique sur la culture de la lentille en agriculture biologique. Un marché porteur.

La production de légumineuses à destination de la consommation humai-ne prend de l'essor, aussi bien en culture conventionnelle qu'en agriculture biologique. En face de ces productions, la demande est en croissance. C'est pour cette raison que la coopérative agricole de Carmaux, en lien avec la Chambre d'agriculture et Qualisol, coopérative agricole spécialisée dans le bio en Tarn-et-Garonne, a organisé une matinée technique sur la production de lentilles bio.

La réunion avait lieu sur l'exploitation de Florian et Jean Poux, à Castanet. C'est d'ailleurs sur cette exploitation que la coopérative loue les silos de stockage pour les productions bio. La quinzaine de participants présents ont d'abord pris connaissance d'une enquête réalisée par la Chambre d'agriculture sur l'intinéraire technique de la lentille en agriculture biologique dans le département Cette étude est toujours en cours et il est possible d'y répondre en ligne (pour toute question, contactez la Chambre d'agriculture au 05 63 48 83 83)

Dans le Tarn, 57 producteurs ont déclaré produire des légumes secs en AB soit 432 ha (chiffres de l'agence bio 2017). 19 agriculteurs (pour 130 ha de lentilles et pois chiche) ont répondu à l'enquête à ce jour donc 10 pour la lentille. Cette enquête montre plusieurs enseignements : d'une part l'importance du travail du sol avant implantation, mais aussi les dates de semis ou la question du désherbage mécanique. Du côté des freins et des problématiques rencontrés par les producteurs, on trouve en premier lieu la gestion des bruches et des adventices et les leviers pour augmenter le rendement.

MARCHÉ EN EXPANSION

Après une visite de parcelle Christophe Saysset, de la coopérative Qualisol, est intervenu sur les aspects de marchés. «La filière lentilles bio est née il y a quelques années. Aujourd'hui, la production française n'est pas en mesure de fournir ce marché en expansion.» «La filière est toujours dominée par les labels (lentilles vertes du Puy et lentilles vertes du Berry bénéficient toutes les deux de l'AOC et de l'IGP)» explique-t-il. Si bien qu'en conventionnel ou en bio, hors label, plus de 50% des volumes consommés en France sont importés de la Turquie ou encore du Canada.

Un travail a donc été mené sur le marché français «et ce travail a bien pris» constate Christophe Saysset. De plus en plus de coopératives se lancent dans cette production, en bio ou en conventionnel. La question du prix payé au producteur reste encore un frein parmi d'autres. «En agriculture conventionnelle, les prix sont marqués par la forte proportion d'importation qui vient en concurrence directe avec les producteurs français. En agriculture biologique, il est plus simple d'assurer des prix corrects et le marché perçoit beaucoup moins l'impact des importations.»

RECHERCHER LA COHÉRENCE POUR MIEUX COMMERCIALISER

Le besoin de structuration de la filière française est important. L'objectif est de pouvoir proposer un prix intéressant pour favoriser le développement des surfaces. «Il faut aussi rechercher une cohérence entre les différents acteurs de la filière pour commercialiser plus efficacement.» D'autant plus que la lentille a le vent en poupe pour le consommateur : une sour-ce de protéine végétale, un aliment simple à cuisiner (et rapide, quoi qu'on en pense !). la filière met en avant l'atout santé qu'elle représente pour le consommateur. Pour les agriculteurs, la lentille est une culture complémentaire qui a aussi un intérêt technique pour la fertilisation des sols. En effet, la lentille réagit comme un couvert qui apporte de l'azote au sol.

DES PROBLÉMATIQUES DE SALISSEMENT ET DES BRUCHES

Les producteurs rencontrent toutefois tous la même problématique : celle de la gestion des bruches. La bruche est un problème omniprésent pour les légumineuses à graines, notamment celles à destination de l'alimentation humaine. Il existe très peu de moyens pour lutter contre les bruches : actuellement, on élimine ces bioagresseurs avec des moyens de lutte post-récolte en jouant sur le tri des grains bruchés et les conditions de stockage. Le principe général consiste à trier une première fois le lot de graines pour enlever les grains piqués et rabougris par les bruches. Ensuite, on stocke le lot de manière à faire sortir les bruches encore présentes dans les graines, puis on trie à nouveau afin d'éliminer les insectes morts et les graines abimées. Un traitement par la congélation est aussi efficace mais demande du matériel. Pour le producteur, la perte au champ et au triage peut être très importante. Un programme de recherche a été lancé avec Terres Inovia sur ce sujet.

Autre difficulté, celle de la gestion du salissement des parcelles en lien avec le rendement. Les conseils des techniciens auront certainement répondu à de nombreuses questions pour les producteurs présents.

A. Renault

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