Dossier spiritueux et alcools tarnais

Un concept de prêt à servir unique en France

Officiellement ouverte début 2023 après une soirée de lancement organisée le 27 janvier dernier, la boutique effectue un “très beau démarrage” selon Alexis, son fondateur. Une réussite principalement dûe à l’originalité du projet : “Cela n’existe ni en France, ni en Angleterre par exemple. Nous sommes les seuls à faire du 100% cocktails à emporter”, indique-t-il. Située à quelques pas de la Cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, que l’on peut par ailleurs apercevoir à travers la baie vitrée de son point de vente, la boutique met en valeur des cocktails frais, prêts à déguster et à partager, qui vous emmènent voyager le temps d’une ou plusieurs gorgées !

Une méthode artisanale

Lorsque j’étais invité à des repas, je préparais mes cocktails à l’avance chez moi. Et les gens adoraient ! Donc j’ai commencé à me dire que je pouvais me lancer dans quelque chose de ce genre plus sérieusement.” Une idée qui, de fil en aiguille, est devenue de plus en plus concrète. Tellement qu’elle s’est même concrétisée. Ses proches ont donc joué les cobayes au moment où le projet n’était encore que chimérique. Et ils le sont toujours aujourd’hui d’ailleurs : “Une fois que j’ai une recette qui me convient, je fais généralement goûter à ma famille pour avoir des avis. Je ne fais pas forcément des choses qui me plaisent à moi, je veux que cela plaise aux gens”, confie Alexis. Depuis deux semaines, il a embauché une personne pour le soulager dans son temps de travail. Prônant une méthode artisanale, il est assez tributaire de son temps : “Dans la boutique, nous ne faisons pas qu’accueillir nos clients. Nous avons le local de fabrication aussi. La majorité de notre temps est dédiée à la préparation de nos cocktails. On infuse ici, on effeuille ici aussi… Tout ça est un travail de précision pour arriver au meilleur goût possible !”

Des recettes originales et variées

Interrogé sur le temps nécessaire à l’élaboration d’une recette, Alexis Taoufiq opte pour l’ironie : “Il faut goûter, laisser reposer…Mais c’est surtout que ça prend du temps de trouver du temps pour faire des tests !” Au total, 9 recettes viennent garnir la gamme de produits proposés par la boutique. Des recettes “adaptées au palais français” avec des produits français. Elles offrent un choix assez varié : “Je fais des classiques que je revisite à ma sauce (Mojito, punch, negroni), mais aussi des créations personnelles, avec de l’amaretto, du bourbon, du gin français ou encore du rhum des caraïbes...” Un choix volontaire, pour toucher un maximum de personnes et de goûts différents : “Je ne compte pas retirer de recettes pour l’instant. Ils se vendent tous un peu, ça dépend vraiment des goûts ! Je pencherais plus pour étoffer ma gamme plutôt que pour la réduire.” Néanmoins, certains cocktails ont plus de succès que les autres ! Son produit phare et meilleur vendeur, “Tête de Mûle”, est par exemple élaboré à base de vodka française bio (voir ci-dessous). Tout est question d’équilibre selon lui : “Même s’il y a toujours une petite part d’inconnue, l’équilibre d’un mélange est primordial. Chaque ingrédient m’amène une sucrosité, une acidité, une amertume ou un arôme différent. Je joue avec tout ça, pour trouver la meilleure proportion et les meilleurs dosages.” Avec un rapport d’alcool qui fluctue entre 12 et 15 degrés, les cocktails d’Alexis sont vendus en bouteille ou en fût. Un peu chez des cavistes, en restaurants, en ligne, et évidemment en boutique : “Le but, c’est aussi de faire goûter mes recettes. Je veux que les gens repartent d’ici avec quelque chose qu’ils sont sûrs d’aimer !” Enfin, deux autres recettes ”devraient sortir prochainement.” L'une d'entre elles résultant par ailleurs d’une collaboration avec le musée Toulouse-Lautrec d’Albi.

De l'expérience dans le domaine

En 2015, Alexis Taoufiq a été élu meilleur ouvrier de France barman. “C’est un concours d’excellence organisé à Paris récompensant le savoir-faire artisanal français. Les épreuves sont vastes : commercialisation, connaissances sur les produits, sur les spiritueux et créations de cocktails notamment”, explique-t-il. À l’époque, il travaillait comme barman au Bristol, hôtel de luxe 5 étoiles situé dans le 8ème arrondissement de Paris. Avant de totalement changer d’air, et même de continent : “On m'a ensuite débauché pour partir travailler à Montréal au Canada, j’y suis resté pendant 7 ans, jusqu’au mois de mai 2022.” La suite, vous la connaissez. Malgré un avenir dans un secteur tout de même assez similaire, le Strasbourgeois d’origine se confie sur ce changement de rythme de vie : “Je ne voulais pas me retrouver derrière un bar. Je souhaitais devenir le plus universel possible.” Des adaptations ont alors été nécessaires : “Quand on est derrière un bar, on peut facilement s’adapter au client qui est en face. Aujourd’hui, je ne peux plus faire au cas par cas comme ça. C’est pour cela que je voulais proposer des recettes toutes aussi variées les unes que les autres”, renseigne-t-il.

Des projets potentiels ?

Oui, il en a. Le premier est en cours : “J’espère pouvoir élaborer prochainement un cocktail made in Tarn ! J’utilise des produits tarnais aujourd’hui, mais pas à 100%”, confie le barman. Le second reste un “projet potentiel” selon lui : “Un expresso-martini ! Petit à petit, cela devient un classique. Ça remplace l’Irish Coffee en fin de repas, mais en version glacée.”

À ce jour, l'entrepreneur reste tout de même pas mal limité par l’espace. De quoi imaginer des projets de développement ? Peut-être bien : “J’aimerais ouvrir d’autres boutiques oui. Mais il faut d’abord que je définisse précisément mes capacités de production. En calculant les risques et tout ce qui va avec”, glisse Alexis, qui sera d’ailleurs présent en cette fin de semaine au festival Pause Guitare d’Albi, dans les loges artistes.

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